Une fois n’est pas coutume, Yasujirô Ozu aborde une nouvelle fois la famille avec une comédie légère sur un lotissement d’un quartier de Tokyo à la fin des années 50. Bonjour fait incroyablement penser à l’humour de Jacques Tati, en particulier Mon Oncle sorti un an plus tôt. En effet, les musiques, bruitages, gags et situations ne sont pas sans rappeler la fantaisie du genre. Mais derrière cette futilité plaisante se cache aussi une belle morale sur les formes de communication et leurs sens profonds. Car c’est après un désaccord avec leurs parents sur le fait d’avoir une télévision que deux enfants vont faire la grève de la parole. Ils nous font remarquer la superficialité de nos « Bonjour, il fait beau aujourd’hui », ces lubrifiants de la société, inutiles pour les choses importantes. Si la chronique familiale, éparpillée entre les commérages de quartier, reste simpliste dans sa narration, il nous est impossible de résister devant la bouille des petits protagonistes et des hilarants rapports adultes-enfants.