Bonnard, Pierre et Marthe, ne révolutionnent pas le biopic, mais le film est inspirant et esthétiquement sublime.
Les paysages d'Eure-et-Loir, suggérés puisqu'une partie du tournage a eu lieu à La Valette du Var au domaine d'Orvès, nous transportent dans le bucolisme d'un roman pastoral où le peintre Pierre Bonnard trouve son inspiration. Sa maîtresse lui demande : "N'en as-tu pas marre d'être considéré comme le peintre du bonheur ?"
Deux acteurs formidables : un Vincent Macaigne transformé en un Bonnard très réaliste, et une Cécile de France, Marthe, qui apporte légèreté et originalité au film. C'est justement le sentiment principal que l'on retire de l'œuvre : une douce poésie, une ode à la nature et l'émerveillement à regarder les canards barbotter dans l'étang.
Ce genre de réalisation a le mérite de mettre en lumière des peintres moins connus, comme lui, et de faire découvrir certaines œuvres, comme "L'Indolente" ou Marthe, la femme du peintre, posant en tenue d'Ève. Mais aussi "Un homme et une femme", représentation d'une femme allongée sur un lit et d'un homme debout tout à côté. Une symbolique des deux peintres, car Marthe, le grand amour de Bonnard, s'essaiera également à cet art difficile, réussissant même à être exposée.
Amour, jalousie ponctuent une trame narrative simple mais qui a le mérite de plaire. Les prises de vues, comme un tableau de Renoir ou de Monet, offrent un dépaysement enchanteur.
On reprochera juste les images de synthèse de Paris depuis la fenêtre du peintre, ou le panorama de Rome qui dénote quelque peu et rompt quelques instants la vraisemblance.
Un très beau film, à voir.