Souvent moyen, toujours drôle.

Après La folle histoire de Max et Léon et Les Vedettes, Jonathan Barré revient au cinéma en associant cette fois ci scénario et réalisation. Et il ne revient pas seul, puisqu’il porte à l’écran la magistrale Laure Calamy en rôle principal, mais aussi toute sa bande habituelle avec en tête d’affiche le duo du Palmashow (Grégoire Ludig & David Marsais).

On retrouve donc Pauline (Laure Calamy) qui anime des stages de récupération de points de permis en tant que psychologue à Douarnenez, et qui mène en apparence une vie parfaitement normale. Seulement voilà, la nuit, Pauline se révèle être une serial killeuse qui “retire” les chauffards de la route en créant des accidents mortels. Une occasion manquée provoquera l’ouverture d’une enquête policière où les meurtres en série vont se mêler à une enquête pour trafic de drogue.

Rien de réellement novateur donc dans l’histoire que J. Barré propose malgré une situation initiale atypique. Toutefois, l’intérêt du film ne se trouve pas dans son scénario, même si le suspens lié à l’enquête en constitue son fil rouge, mais plutôt autour du personnage drôlement meurtri de Pauline qui passe constamment d’une couleur à une autre.

On saluera d’abord la réappropriation du genre avec une photographie marquée, une BO aux accents aussi bien classiques qu’entraînants, mais surtout - et c’est bien le plus important dans une comédie - l’humour qui reste une valeur sûre tout au long du film (malgré quelques rares manquements).

Mais la vraie qualité du film, et ce sera aussi son principal défaut, c’est le jeu des acteurs. À l’exception de Tchéky Karyo (à contretemps tout le film), les acteurs principaux s’en sortent admirablement, notamment Laure Calamy qui passe de l’humour au drame avec l’habilité qu’on lui connaît. Mention spéciale à Grégoire Ludig qui maintient son accent de Narbonne durant 1h35 sans que jamais cela ne sonne faux (un point très rassurant après visionnage de la bande-annonce qui ne lui rendait pas hommage).

Mais si le jeu d’acteur constitue bien la principale qualité du film, il ne parvient pas à en masquer les manquements. En effet, et malgré l’idée astucieuse du stage de récupération de points qui légitime la réunion d’autant de personnages différents et excentriques, les facilités scénaristiques sont légion avec en point d’orgue cette scène surréaliste où Tchéky Karyo se révèle face à Laure Calamy ; une scène où l’humour désamorce complètement son propos, ainsi que tout l’enjeu principal du film.

Finalement, l’œuvre décolle réellement à l’arrivée du duo du Palmashow qui, malgré une première scène un ton en dessous, offre une tonalité différente et bienvenue. Et si l’ensemble se porte de mieux au mieux au fil du temps, les 30 premières minutes sont franchement laborieuses, ne tenant qu’à la qualité des acteurs ; Laure Calamy en tête.

On en retiendra un ensemble à contre courant où l’acting et un humour intelligent contre-balancent les manquements de réalisation et d’écriture. Une impression mitigée symbolisée par la scène d’ouverture, mais aussi par les intrigues secondaires qui alternent entre l’inutile (les deux cousins) et le touchant (Thomas VDB).

En bref, une comédie marquée qui sort du marasme habituel, mais qui ne parvient pas réellement à rester cohérente de bout en bout. Mais si vous aimez le Palmashow et Laure Calamy, vous ne passerez pas un mauvais moment !