Tout le monde a entendu parler un jour de Bonnie & Clyde. Comment ils vécurent, comment ils sont morts...
Le film se vit alors comme la rencontre de gens dont on entend parler depuis longtemps... La peur de voir l'image qu'on s'en ai fait s'effriter sous nos yeux.
Il n'en sera rien.


A l'origine, les producteurs voulaient engager François Truffaut comme réalisateur. Le scénario a d'ailleurs été écrit sous l'influence de la Nouvelle Vague française. Finalement réalisé par Arthur Penn, le film a conservé cette influence, notamment dans son montage et l'utilisation importante de décors réels.
Reste que c'est une histoire typiquement américaine qui nous est contée.
Au début des années 30, en pleine dépression, un jeune homme tout juste sorti de prison, braqueur de banque devant l'éternel, Clyde Barrow, croise sur sa route celle qui deviendra sa muse. Une jeune femme pleine de vie et d'insouciance, Bonnie Parker.
A eux deux, puis eux cinq, ils vont dériver lentement sur le ruisseau de la fatalité.


Ce qui fait de "Bonnie & Clyde" un grand film, c'est l'habileté impressionnante dont il fait preuve pour nous faire dériver avec eux. La frivolité de leur rencontre est la notre. On s'éclate avec eux, braquant les banques "pacifiquement", échappant à la police à la faveur de courses poursuites haletantes, le tout accompagné par la musique guillerette de Charles Strouse. Et puis le duo devient quintette, le couple devient gang, les braquages amènent aux meurtres, la police se rapproche, la musique de Strouse se fait plus rare...
Le contraste flagrant entre le début du film et sa fin s'apparente à un puit sans fond. La légèreté de leur rencontre n'a d'égale que la brutalité de leur séparation. A ce titre, la mise en scène de la dernière séquence est du grand art... L'ultime regard echangé entre les amoureux est aussi furitif que bouleversant.


Un mot sur les acteurs.
Faye Dunaway EST Bonnie Parker. Pétillante, courageuse, dévoué, pas farouche à l'idée de manier la sulfateuse, elle n'en demeure pas moins une petite fille dont la maman lui manque terriblement comme en témoigne la superbe scène de pique-nique hors du temps, presque onirique.
A ses côtés, Warren Beatty apporte de la classe et du charisme à son personnage dont l'égo et la désinvolture ne seront que temperés par la belle. D'ailleurs, comme il le dit lui-même, si c'était à refaire, il le referait...


"Bonnie & Clyde" fait partie de ces films qui ne s'arrêtent pas en chemin. A la manière d'un train qui malgré une destination de rêve est condamné à dérailler.

Anyo
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le 16 mai 2013

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le 16 mai 2013

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Anyo

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