Déclarons sans Gene, Bonnie and Clyde s’en tire sans Penn, une œuvre sans Faye.
Ses délicieuses lèvres rouges font la moue, elle boude, charmante, c’est Faye Dunaway, Bonnie.
Chapeau bien ancré, classe naturelle, l’air pas peu fier, son six-coups au fourreau, c’est Warren Beatty, Clyde.
Bonnie & Clyde quoi, les mythiques, nominalement connus de tous.
Bonnie est lasse de sa routine quotidienne et de cette vie normale en rase campagne. Autant dire que quand le beau Clyde, vantant sa réputation de braqueur de banque croise son chemin, elle est excitée par une éventuelle vie hors normes à ses côtés. C’est ça l’intrigue, deux gangsters improvisés qui ne veulent de mal à personne, des ennemis publics malgré eux. Du coup, leur petite histoire est l’un des fers de lance du film, elle les rend attachants, ils ont une certaine noblesse, ne volant jamais l’argent d’un pauvre vieux. Ils ont aussi leur côté humain, attendrissant, enfin surtout elle, sa mère lui manque. A contrario, les policiers sont de véritables chacals, avide de gloire pour avoir attrapé les deux célèbres bandits, prêts à tous les sales coups possibles et imaginables.
De plus, le charisme et la personnalité complexe des deux personnages y sont pour beaucoup dans la qualité du film. Ils sont oxymoriques, présentant une personnalité douce, pas violents pour un sous ; mais maniant pourtant le Thompson avec une habileté terrifiante et une conviction certaine.
La BO est agréable, la fin ô combien détestable, fatale et triste. L’interprétation des acteurs marche, on suit, on se balade avec eux en voiture, on exécre la pétocharde de service qui demande sa part avec eux. Un bon petit plaisir.