Bonnie et Clyde par circith
« Alors voilà, Clyde a une petite amie
Elle est belle et son prénom c'est Bonnie
A eux deux ils forment le gang Barrow
Leurs noms: Bonnie Parker et Clyde Barrow « chantaient Gainsbourg et Bardot, reprenant le poème « The Trail's End « écrit par Bonnie Parker elle-même et publié dans la presse.
Le film d'Arthur Penn nous raconte l'histoire des ces icônes des années 30. En pleine Grande Dépression, Bonnie Parker, lassée de sa routine quotidienne de serveuse et de cette vie normale en rase campagne, rencontre par hasard le beau Clyde Barrow lorsque celui-ci tente de voler la voiture de sa mère. Il lui vante alors sa réputation de braqueur de banque et la douce ne peut résister à l'idée d'une vie palpitante et excitante. Ce road movie nous conte alors la vie de ces deux jeunes, apprentis gangsters, perdus dans une Amérique désunie. Nous les voyons grandir, évoluer, traverser les doutes comme lorsque la mère de Bonnie manque à la jeune fille ; allant sans but précis, cherchant à atteindre un idéal utopique, mais toujours à deux. "Le charme insolent de Faye Dunaway, le charme indolent de Warren Beatty" ; tous deux gardent une certaine humanité malgré leur froideur lorsqu'ils ont leur revolver à la main. Ils ne sont pas seuls sur la route, CW Moss (Michael Pallard), Buck, le frère aîné de Clyde (Gene Hackman) et Blanche, son épouse (Estelle Parsons) les accompagnent.
Jamais invasive mais pourtant bien présente, la Grande Dépression permet de nous immerger un peu plus dans l'histoire dénonçant la société dans laquelle la jeunesse se perd après le krach boursier de 1929 ; et faisant rappel à celle des années 60, en pleine guerre du Vietnam, dans laquelle la jeunesse pourrait bien se perdre à nouveau.
On ne peut s'empêcher, en les voyant traverser continuellement l'Amérique, de penser à leurs amalgames français : Marianne (Anna Karina) et Ferdinand (Jean-Paul Belmondo) personnages de Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard. Le principe est le même : deux jeunes, attachants et attachés, liés par la fuite. Le parallèle entre Nouvel Hollywood et Nouvelle Vague, entre les deux rives de l'Atlantique, deux renouveaux cinématographiques où l'on cherche à dépasser les conventions.
