Encore un titre français stupide. Traduction hasardeuse qui peut laisser croire qu’on a une parodie de James Bond, avec Meryl Streep en JB Girl (?) Mais non. Voilà un film de plus sur Hollywood. Filmer la face cachée du spectacle hollywoodien. Les dessous et les à côtés. Mike Nichols ne va pas chercher à faire une étude comparée de la dépression en milieu anxiogène surplombée par des relations mère-filles compliquées. De la lutte de pouvoir entre mère-star et fille-star, entre deux cures de désintox pathétiques. Non. Nichols n’est pas Altman. Méryl Streep sera Suzanne Valle, star. Sa mère Doris, (Shirley Mac Laine) ancienne star. Il nous faut un amant de passage, (Dennis Quaid). Un prétexte, le tournage d’un film factice dans le vrai film. Et Dieu qui fait une apparition surprise en la personne de Gene Hackman réalisateur du film dans le film. (Le réalisateur c’est Dieu), et il apporte une réponse à tous les problèmes, (il est un peu paternaliste). Et aucun problème ne vaut la peine d’interrompre le tournage d’un film qu’on se le dise. Ceci est un divertissement. On voit tous les trucages, chacun des acteurs a droit à son quart d’heure dans la lumière. Nikols joue la comédie contre le drame psychologique. Arriver à nous faire rire, alors que le personnage joué par Streep sort de l’hôpital pour overdose faut le faire quand même.
Alors tout est faux. On le voit, et c’est ça qui est drôle. On se moque d’Hollywood car après tout ce n’est que du cinéma. L’hypocrisie de tout ce petit monde, et les vacheries entre acteurs, techniciens, médisances et tout ça, c’est pas grave, c’est drôle. C’est ce que nous dit Nikols, il faut en rire plus qu’en pleurer. En même temps pour ne pas tomber dans le ridicule et la parodie bas de gamme, la réalisation est au cordeau et la direction d’acteurs impecc. Le seul ressort dramatique, se sont les relations mère-filles un peu tendues, tuées dans l’œuf par les répliques remplies d’humour vache à lait. On passe un agréable moment. Shirley fait tout pour voler la vedette à sa fille, l’actrice Suzanne (Meryl), et finit par se rendre à la réalité ; le temps à passé. Je cite de tête :
« Ce n’est pas le fait de vieillir qui me gène, mais d’avoir l’air vieille ». Et elle ajoute une tonne de maquillage devant sa progéniture médusée… elle sait tout faire Shirley : Chanter, danser, boire… et les grands-parents, se sont des numéros eux-aussi. Qu’elle famille…Mais le règlement de compte se fera par des bons mots. LOL. Les fantômes resteront dans les placards. Et dès que Gene Hackman apparaît, tout se règle par magie ; et la prise est bonne. C’est normal, c’est le metteur en scène. Nikols est de ces réalisateurs qui peuvent donner beaucoup de grâce et créer un semblant de contenu à un petit sujet, en le prenant par un petit bout de lorgnette, un carré de lumière. Les cancans du petit peuple hollywoodien, la star Suzanne toujours sur pied, bon œil qui sort de l’hôpital, arrive sur le plateau de tournage, et sans même répéter ou se faire doubler, fait l'actrice les cascades, et reste accrochée à une fenêtre au bord du vide? (En même temps, on voit le trucage). C’est faux. Comédie pseudo dramatique, mise en scène classieuse à défaut d’être géniale, et les acteurs sont à la fête. Chez Mike Nikols on sait qu’ils ne vont pas porter le monde sur leurs frêles épaules. Ils sont là pour nous divertir. Comme Suzanne Valle, star de cinéma, qui au début du film joue un agent embarquée dans une affaire d’espionnage à la James Bond, (d’où peut-être le mauvais titre français). C'est un petit film d’action mexicano-hollywoodien. Et soudain, elle se trompe dans sa réplique et tout le monde se met à rire. C’est du cinéma. Clin d’œil au spectateur. Sauf, qu’une star, ça ne se trompe jamais. Donc, cette erreur est peut-être un signe de mal être. Suzanne a un problème. Elle devrait consulter. Elle est dépressive, sans mec, et avec une mère pareille, Shirley Mc Laine en forme olympique c’est normal ça. Mais c’est pas grave. Rien n’est grave ici. La mère boit, la fille est droguée, c’est normal.
Hommage au petit monde du cinéma, par un cinéaste discret apprécié des acteurs et des esthètes. Il aime les acteurs et ça se voit, ça se sent. Et on finit par un live tout ce qu’il y a de plus live. Elle sait tout faire cette Méryl: Jouer la comédie chanter, danser... À moins que ce ne soit faux, ça aussi.