Une enfance dorée, des parents stars de ciné, une opportunité démente de devenir la nouvelle princesse d’un blockbuster, le succès, la drogue, la déchéance… La vie de Carrie Fisher a alterné entre ombre et lumière, joies et misères. Son combat contre la dépendance, elle l’a matérialisé en partie dans un roman semi-autobiographique sorti en 1987 dans lequel elle romance ses mésaventures à travers le personnage de Suzanne Vale. Immédiatement attaché par les studios, le livre est adapté par la Princesse Leia elle-même et sort en salles trois ans plus tard avec Mike Nichols derrière la caméra, la double-Oscarisée Meryl Streep dans le rôle de Carrie/Suzanne et Shirley MacLaine dans celui de sa mère, version romancée de l’actrice Debbie Reynolds.
Finalement très sage, le long-métrage n’est nullement une critique acide du microcosme hollywoodien, ni une histoire poignante d’actrice tentant de sortir de la drogue. Le long-métrage n’est pas une comédie ni un drame à proprement parler. Il y aura bien quelques répliques fumantes, une romance compliquée à peine esquissée et les rouages forcément hypocrites des équipes de ciné mais l’histoire se base avant tout sur la confrontation entre une femme et sa mère, la rivalité de toute une vie, le combat de coq entre une actrice droguée et sa mater alcoolique. Hélas, même à ce niveau-ci, la dimension dramatique orchestrée par le réalisateur de Working Girl ne touche pas au but, la faute à une mise en scène circonspecte et un rythme pas vraiment soutenu.
On ne ressent malheureusement jamais la détresse de notre héroïne, ni son travail post-cure de désintox, les séquences s’enchaînant sans réels liens visibles, alternant entre disputes soutenues entre Suzanne et sa mère, amourette avec un producteur volage et retour dans les studios. Maladroit, le scénario ne sait pas concrètement où aller, quoi proposer. Restent la performance toujours éclatante de Meryl Streep et les apparitions sporadiques de Dennis Quaid (pas vraiment utile), Richard Dreyfuss ou encore Gene Hackman. Manque ainsi un grain de folie dans ce récit presque biographique qui ressemble à s’y méprendre à un téléfilm pépère plus qu’à une œuvre sincèrement déchirante.