Par bien des aspects, "Bons baisers de Russie" représente le haut du panier de la saga 007 et enterre sans problème l'épisode fondateur à tous les niveaux. Bénéficiant d'un budget plus important tout en restant bien ancré dans l'univers de la série B serialesque, ce second James Bond met doucement mais sûrement en place les éléments qui feront le sel de la série (générique arty, trait exacerbé et gentiment caricatural, héros plus grand que nature, créatures de rêve, allusions coquines...) mais reste avant tout un pur récit d'espionnage et de manipulation sur fond de guerre froide (du moins en apparence), souffrant effectivement d'un rythme un peu trop pépère mais offrant quelques beaux morceaux de bravoure (le combat dans le train) et une intrigue un peu plus consistante que la précédente. Pas encore gangréné par une avalanche de gadgets qui auront raison de la série, "Bons baisers de Russie" est un des épisodes les plus classes de l'univers bondien, porté par le charisme ultime d'un Sean Connery plus à l'aise que jamais dans le rôle, par le charme magnifique de Daniela Bianchi et par la présence imposante de Robert Shaw.