Ayant adoré There Will Be Blood je me devais de me mater un autre film de PTA sous peu, je me suis donc dirigé vers ce Boogie Nights qui est son second long métrage si je ne me trompe pas.
Alors ai-je aimé ? Et bien oui mais il y'a quand même quelques trucs à redire.
PTA du haut de ses 27 ans nous imprésionne déjà avec ses multiples plans séquences au steadicam, son rythme et ses transitions dynamiques. Mais quand on s'intéresse un peu plus, on y voit tout d'abord un schéma scénaristique déjà vu et revu : un jeune homme lambda propulsé à toute vitesse au sommet d'une industrie lui rapportant tous les plaisirs matériels possibles, puis, la décente aux enfers à coup de toxicomanie. Mais cette fois ci on y a droit dans l'industrie pornographique.
J'ai plutôt bien aimé le traitement de cette industrie dans le film, avec des acteurs et réalisateurs qui se définissent comme des artistes en se raccrochant au 7ème art juste parce qu'ils utilisent des caméras et que leurs productions passent au cinéma. Alors que bon, dès la première grande entrevue entre Eddie et Jack Horner le débat tourne principalement autour du fric qu'il y'a à se faire dans le milieu, et quand ton objectif n°1 est l'oseille, bah tu fais juste un produit et pas de l'art. Et c'est ensuité confirmé à la fin du film quand Jack arrête son hypocrisie pour se soumettre à la loi du marché et se met à produire des films en cassette vidéo.
Malheureusement les dialogues sont en grande partie assez vides et peu intéressants (contrairement à There Will Be Blood 10 ans plus tard), les personnages secondaires également hormis 2 ou 3 excéptions le sont aussi. Du genre Buck, à part le passage à la banque qui permet de montrer la stigmatisation que peuvent subir ceux qui travaillent dans ce milieu, qu'est-ce qu'on en a à foutre de son style et de son rêve d'ouvrir un magasin stéréo ? Pareil pour Scotty, il sert à quoi ?
Il y'a également des éléments dont je n'ai pas compris l'intérêt, notamment la fameuse scène du nouvel an ou le personnage joué par William Macy (qui est excellent dans Shameless) part flinguer sa femme et se suicide parce qu'il en a marre de la voir s'envoyer en l'air avec tout ce qui bouge. Alors cette scène peut être impactante pour le spéctateur mais elle n'en a aucun dans la trame narrative, elle n'a aucune répercussion, personne n'en parle et personne n'y fait référence dans la suite.
Mais le pire reste l'épisode du deal de drogue à la fin, quelle est l'intérêt de cette séquence ? C'est long, et ça ne raconte rien que l'on ne sache pas déjà c'est à dire qu'Eddie et Reed sont dans la merde. Vraiment j'ai pas compris l'intérêt. La séquence précédente où notre cher Dirk Diggler en est réduit à devoir se prostituer pour 10 misérables dollars, et qu'il se fait tendre un piège par la bande d'homophobe (avec en parralèle l'embrouille de Rollergirl dans la voiture et le braquage de Buck) était déjà assez forte et limpide pour qu'on ai à se taper ça.
Comme l'impression que PTA voulait parfois montrer plus qu'il ne fallait avec des scènes violentes, faisant passer le film pour un sous Scorsese des 90's. Et ça me fait beaucoup penser à la critique de Bégaudeau sur PTA et notamment ses premiers films, qui, même s'ils sont loin d'être mauvais, manquent clairement d'une identité propre.
Enfin bref, moi je vais continuer de feuilleter la filmographie de ce cher PTA.
Bon goûter à vous.