La nullité crasse de ce Borderlands, adaptation sans âme ni intérêt du jeu vidéo de même nom, résulte de l’accumulation cynique de tout ce qui compose le cahier-décharge du blockbuster contemporain : surenchère de cascades et de scènes d’action rendues illisibles par un montage charcutier, second degré omniprésent et inepte, stupidité d’une écriture qui paraît improvisée au fur et à mesure – pensons au monstre tentaculaire que retient le portail… d’où vient-il ? à quoi sert-il sinon à emporter l’antagoniste principal ? –, chansons rétro utilisées en décalage. Nous attendions Elia Roth sur la parodie, registre qu’il affectionne et auquel il ne cesse d’apporter son humour cinglant ; or ici, hormis les références faciles aux Gardiens de la galaxie, rien ne témoigne d’une quelconque envie de revisiter et de réviser le genre. Sous un déferlement d’urine et de caca en balles de pistolet, qui n’ont d’autres finalités qu’un signalement comique aussi discret qu’un allumage de warnings sur le route, le spectateur est englouti, écrasé, réduit à un état végétatif des plus désagréables. Une honte.