Le film retranscrit bien Aussi vrai que l'amour, c'est mieux à deux (il paraît que c'est pas à trois aussi), le sport au cinéma fonctionne bien quand deux antagonistes se font face... La rivalité en sport, c'est peut-être ce qu'il y a de plus beau, de plus fort, de plus éprouvant. Il y a un peu plus de quatre ans, sortait sur les écrans, le récit du championnat du monde de Formule 1 1976 mettant en lumière un besogneux et pointilleux Niki Lauda et un flambeur et intrépide James Hunt. A peu près à la même époque, Borg et McEnroe présentent eux aussi une opposition totale et quasi-philosophique.
Grand fan de tennis, j'avais lu un bouquin écrit par un journaliste américain sur la rivalité de ces deux immenses champions. Je n'ai pas été déçu. Les raquettes en bois, l'arrivée de masse des médias, des sponsors, des exhibitions aux contrats mirobolants. Tout est bien montré avec McEnroe et surtout Borg, l'homme qui a fait entrer le tennis dans une autre dimension.
Leur style de jeu, leur personnalité ; tout les oppose. Et ce film le montre bien car avec des nuances. Leur enfance, leur adolescence ; que l'on remonte de façon elliptique rappelle que Borg était comme Federer, jeune, un gosse détestant la défaite. Une haine peu commune qui m'a fait penser que j'aurais jamais pu être un grand champion (d't'façon, j'ai commencé le tennis ado...) Côté McEnroe, on voit un petit garçon sage en famille, surdoué, pas aussi stakhanoviste niveau tennis que son aîné mais pas encore survolté...
Les deux s'affronteront sous le soleil londonien en 1980 pour un match d'anthologie remporté en cinq manches...
C'est peut-être cette partie, vers la fin, le point faible du film. Film dont les acteurs sont criants de vérité que ce soit Shia LaBeouf (le rôle du jeune rebelle lui va comme un gant), Sverrir Gudnason (froid comme la glace puis émouvant) ou encore Leo Borg, fils de, dans le rôle de son père enfant et pré-ado.
Les anecdotes aussi (Borg qui dort dans une chambre à la température très basse, ses superstitions, son perfectionnisme).
Ce film fennoscandien signé Janus Metz Pedersen vaut aussi le détour pour le rôle de Vitas Gerulaitis, play-boy des courts et vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem, mort d'une intoxication au monoxyde de carbone à Long Island, peu après sa carrière.
Un revers perdant...