Born in flames en 1983 aura été très remarqué, à son petit niveau, par les cinéphiles et les fans du cinéma indé new yorkais estampillé "No Wave". Le scénario est réellement étonnant, détonant même ! Puisqu'il ose, enfin elle ose cette Lizzie Borden faire non seulement dans le pamphlet politique mais aussi dans la dystopique, dans l'anticipation en racontant un futur (devenu avec le recul des années 80 uchronique et alternative) ou les États-Unis suite à une révolution serait devenu une démocratie socialiste ! Dans laquelle les femmes sont toujours bafouées, réduites voir même attaquées provoquant ainsi une nouvelle révolte, celle des féministes défendant les Droits qu'elles pensaient avoir obtenu; l'auteure montre ainsi que même sous n'importe quel régime, idéologie la Femme sera toujours considérée inférieure. Le récit ne s'attache pas à un portrait ou un parcours en particulier, ne narre d'ailleurs pas vraiment une histoire d'un personnage car il saute de l'une à l'autre, d'une animatrice radio, à une intellectuelle en passant par des apprenties terroristes cette méthode narrative rappelle les films produit par l'Union Soviétique dans les années 20/30 ou le protagoniste est la masse. L'autre référence évidente de Lizzie Borden, et comme beaucoup d'autres auteurs No Wave, est Jean-Luc Godard période film politique sauf que je trouve supérieur Born in flames à bien celui-ci car elle est moins dans la citation que JLG, mettant en situation son propos politique et social de façon claire. Concernant la réalisation, elle est caractéristique de cette No Wave avec énormément de séquences chopées sans autorisation dans les rues, des décors dépouillés, un manque de rythme, filmé pour ainsi dire sans artifices et photographie bref "à l'arrache".