Born in Flames
7.3
Born in Flames

Film de Lizzie Borden (1983)

J'ai jamais vu un film comme ça et je regrette de pas l'avoir regardé plus tôt. Je pense que tout le monde ne peut pas réaliser limite le soulagement que c'est de voir ce genre de représentation dans des films (au sens fiction, je parle pas de documentaires ou c'est assez fréquent pour le coup), surtout quand c'est aussi bien fait. On voit bien que la réalisatrice a lu BEAUCOUP d'essais à travers les débats qu'ont les femmes du films (qui sont pas actrices à la base pour la plupart (certaines sont même militantes) et même au vu des messages qu'elles passent et que porte le film.

L'aspect hyper brut dans la réalisation et le montage apporte aussi énormément, ca montre la sincérité et limite l'urgence dans la création du film (pas parce qu'il a été rapide a tourner car j'ai lu qu'elle a tourné le film en 5 ans avec 30k euros de budget, mais plutôt en mode besoin vital / cri du coeur). 

Le film date de 1983, c'est une dystopie (qui ressemble vachement au monde dans lequel on vit si on en retire le gouvernement socialiste) mais le monde qu'il dépeint et les revendications des femmes sont toujours les mêmes comme quoi on a encore beaucoup de chemin à parcourir. Malgré ca le film est, à mes yeux (je peux me tromper), assez avant-gardiste dans le sens ou il est totalement empreint des théories des cultural studies qui étaient assez récentes pour le coup à cette époque la (ca date des années 60, 70 pour les Women studies), mais en plus c'est totalement une approche intersectionnelle du féminisme, concept qui pour le coup est "inventé" (nommé) en 1991. 

La réalisatrice ne cherche pas à plaire a une audience large et hyper diversifiée. J'ai lu que Borden a envoyé plein de mails a des mailing list d'afro-americain/americaines, queer, etc.. qu'ils soient intéressés par le cinema ou pas parce que justement le film fait en quelque sorte le pari d'une audience déjà assez éduquée sur ces sujets (ce que je trouve super parce que c'est mon cas lol). Le film a une radicalité assumée sur son message et c'est hyper libérateur de voir ce genre de chose à l'écran, encore plus compte tenu de sa date de sortie. 

Ca faisait hyper longtemps qu'un film m'avait pas touché comme ca donc merci encore à Lizzie Borden.

margotbcq
8
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le 29 janv. 2024

Critique lue 54 fois

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