Des souvenirs d'enfance très orientés, peu lisibles et transparents à la fois.
"Bouge pas, meurs, ressucite" est un jeu. Tout le film est un jeu de mémoire. De mémoire fausse, de mémoire qui ellipse, tronque, qui exagère. Cela fait parti du jeu de la mémoire et du témoignage. Un film contemplatif et une réponse acerbe aux 400 coups de Truffaut. Mais ce qui est certain, ce n'est pas un film innocent et c'est pourquoi Kanevski, avec sa foi catholique, trouva tout le soutien nécessaire après 1985.
Mon avis est partagé entre la photographie superbe et le film de propagande orthodoxe que la glasnost voulait.
Le réalisateur dit qu'il voulait rendre ses souvenirs d'enfance le plus palpable possible. Sauf qu'à aucun moment on ne sait pourquoi la mère est dans ce camp, avec des prisonniers japonais. En fait, c'est moins une question de connaissance que de fatalité que je déplore.
Toutefois, je suis toujours intéressé par ces films qui traitent de l'enfance, surtout les films qui mettent en scène des enfants laissés sans repère, à l'abandon. J'ai trouvé ce film brut et violent (ce n'est pas un défaut en soi).
J'ai beau ne pas approuver ce film, typique de cette époque "libérale" mais, très visuel et très inspiré, il laisse une une empreinte indélébile.