Once upon a time, Nolan..

Que dire, si ce n'est que je suis déçu ? Ce n'est pas non plus la déception du siècle, mais c'est bien connu, Papagubida attendait de voir ce film avec une impatience inégalable.. J'en attendait beaucoup (trop !) de ce film.. Je l'ai d'abord attendu pendant plus d'un an, puis j'ai appris qu'il ne sortait que dans 45 cinémas en France, et après avoir été enragé par cette nouvelle, j'ai contacté mon cinéma pour finalement savoir qu'en attendant 2 ou 3 semaines, j'allais enfin pouvoir voir au cinéma "Boulevard", le dernier film avec Robin Williams à sortir au ciné, du moins en France. Il était très important pour moi de voir ce film au cinéma, il était impensable de ne pas rendre un dernier hommage à mon idole de toujours, l'un des hommes à m'avoir refilé cette maladie merveilleuse qu'est la cinéphilie. C'est juste dommage qu'en France, on le voit terminer avec un film si banal et commun..

Car si "Boulevard" a bien un problème majeur, c'est sa banalité. On a un film des plus communs qui soient, ce qui aurait pourtant pu très facilement être évité au vu du sujet traité et de ce genre de scénario. Ce pitch avait un potentiel émotionnel énorme, encore plus quand in sait ce qui est arrivé à Robin Williams par la suite.. Or, il y a finalement très peu de scènes vraiment intenses, et j'en ressors tout juste touché, même pas ému. Et pourtant, je me suis dit qu'après avoir pleuré la mort du grand Robin, et au vu de la bande-annonce, avec ma nostalgie et ma tristesse concernant son destin, le film n'aurait pas besoin d'être formidable et de forcer pour me faire chialer comme une grosse couille molle. Et pourtant voilà, je suis sorti de la salle à peine touché.. Emotionnellement, le film passe à côté de quelque chose.
C'est aussi sans doute dû au fait que le réalisateur ne fait nullement preuve d'audace. Il ne tente rien de nouveau, on a là l'une des réalisations les plus classiques qu'il m'ait été donné de voir ! C'est une réalisation comme les autres.. Des plans simples, des enchaînements simples, une histoire simple.. Tout est simple. Pour tout vous dire, sur le plan de la réalisation, on pourrait presque croire regarder un téléfilm ! Un bon téléfilm, mais un téléfilm quand même..

Mais ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit : le film reste plutôt bon. On est loin d'avoir un mauvais film. C'est juste que, malgré les retours pas très positifs, j'en attendait tellement de ce film que j'ai été déçu et que je dois me rendre à l'évidence : malgré Robin Williams, c'est vraiment simplet. Mais il y a du bon quand même.. Le problème, c'est qu'on nous offre juste un simple petit drame sympathique, ce qui est tout de même un comble. Mais il y a du bon dans "Boulevard". Je trouve que le personnage de Nolan est tout de même très bien écrit et très cohérent du début à la fin.. Il est vraiment intéressant, quelle que soit la situation, il a toujours ce problème de refuser ce qu'il y a de meilleur pour lui. On le remarque aussi bien dans son boulot (quand il n'a pas l'air d'être spécialement emballé par sa promotion) que dans sa vie affective (en ce qui concerne Léo ou sa femme par exemple). Et au final, cette histoire est assez touchante.. Mais pas émouvante, c'est surtout ça que je lui reproche. Sans doute manquons-nous de détails et de précision concernant la vie du héros, ce qui nous empêche d'avoir une forte proximité avec lui, et de vraiment bien s'y attacher. Sa rencontre avec Léo arrive tellement vite, avant même qu'on ait eu le temps de cerner le personnage de Nolan et de s'y attacher.. Comme quoi, 1H24 de film, c'est peu.
Ce qui peut être une qualité comme un défaut, ça dépend des personnes, c'est le fait qu'on ait affaire à un personnage totalement paumé, et que personnellement je me suis presque senti aussi paumé que lui. Je ne parvenais pas à savoir ce qu'il avait réellement en tête, un peu comme lui.

Au final, "Boulevard" est un film qui m'a un peu déçu, peut-être parce que c'est le dernier film avec Robin Williams à sortir en France, et qu'il représente tellement pour moi que j'exigeais sans doute quelque chose de démentiel, presque irréalisable, pour lui rendre hommage en terminant sa vie sur une note à l'image de sa carrière..

J'ai déjà rendu hommage à ce grand homme qu'était Robin Williams hier soir dans ma critique de "Hook".. Je n'allais donc pas lui rendre un hommage ici, ça serait bête de lui rendre hommage dans chacune de mes critiques le concernant. Mais comme cette critique concerne son tout dernier film à sortir chez nous, c'est ma dernière occasion de le faire, et c'est important tant il m'aura marqué, et tant il continue de me marquer même après être parti. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai regardé bon nombre de ses film (pas assez.. Ce n'est jamais assez), un peu comme si j'avais grandi avec lui, il a presque fait parti de mon éducation. Alors même si je lui ai déjà rendu hommage hier en lui dédiant un paragraphe, je l'ai fait parce que c'était ma critique de "Hook" et que c'est le film dans lequel il m'a le plus marqué et touché, son meilleur rôle à mes yeux.. Ici, je peux me permettre de lui consacrer un dernier hommage (qui s'en inspirera fortement), pour son dernier film, après quoi je ne pourrai plus vous embêter avec ça. C'est débile pour certains, qui diront que ce n'est qu'un acteur parmi tant d'autres, mais pour moi il était bien plus que ça.

Je termine donc en remerciant une dernière fois ce héros, ce monument du cinéma, de la télévision et de la scène. Cet homme merveilleux, cet artiste hors pair, cet acteur hors du commun.. Robin Williams, l'homme que j'ai longtemps considéré comme mon deuxième acteur préféré, mais qui est récemment devenu le meilleur de tous à mes yeux. Ce mec fabuleux qui sait jouer tous les rôles, qui peut te faire passer du rire aux larmes d'une scène à l'autre, qui peut te donner des frissons de joie et de tristesse d'un film à l'autre.. Cet homme aussi généreux que talentueux qui m'a toujours émerveillé, et qui me fascine encore aujourd'hui quand je découvre ses films (il a tant joué dans sa carrière), mais aussi quand je revois les films que j'ai déjà. Si il avait été marchand, il aurait vendu du bonheur. L'artiste que j'admire tant que j'ai pleuré la nuit où j'ai appris sa mort en faisant par la même occasion une nuit blanche, et pour lequel je n'ai, pour une fois, même pas honte d'avouer mes larmes.
Je me déguiserais bien en vieille nourrice pour venir vous voir et faire une photo avec vous. Je voudrais bien vous faire revenir, mais malheureusement faire un 5 ou un 8 avec des dés ne vous délivrera pas cette fois-ci. Ô capitaine, mon capitaine.. Certes, les mots et les idées peuvent changer le monde, comme vous l'avez vous-même dit, mais croyez-moi, si il y en a bien un qui a changé mon monde, c'est vous. Vous avez toujours été un enfant dans un corps d'adulte, c'est ça qui vous différencie tant des autres. Vous avez toujours su soigner mes maux par le rire, un véritable Docteur Patch. Alors n'oubliez surtout pas ce que vous disiez en tant que Peter Pan : la mort peut être grande aventure.
Pour l'ensemble de votre œuvre, Monsieur Robin Williams, où que vous soyez à l'heure actuelle, sous Terre, au paradis ou même en enfer, qu'importe, je n'ai qu'un mot à vous adresser : MERCI.