Considéré comme l’un des meilleurs documentaires de tous les temps, Bowling for Columbine est réalisé par le non moins célèbre et controversé Michael Moore, afin de dénoncer la violence américaine, et la course à l’armement des citoyens, en réponse à la fusillade du lycée Columbine dans le Colorado en 1999.
Très critiqué, le film ne fait pas l’unanimité, et pour cause, il place en opposition les détenteurs d’armes américains, ceux qui estiment qu’il n’y a pas de lien de cause entre le nombre d’armes détenues et le taux d’homicide explosif dans le pays, et la communauté des victimes de tueries. Le film s’achève d’ailleurs par un tête-à-tête tendu entre le réalisateur et Charlton Heston, l’acteur légendaire de La Planète des singes et Ben-Hur (pour ne citer que ces deux exemples), qui en fin de vie, s’est pris d'une passion soudaine pour la défense de droits liés à la possession d’arme à feu dans le pays. De quoi nous donner matière à reconsidérer le personnage.
En ce qui me concerne, j’ai beaucoup aimé ce documentaire éloquent. Même le petit dessin animé caricatural qui l’accompagne et qui a été si décrié. Effectivement, il est à charge, mais il illustre à merveille la bêtise américaine sur ce sujet. On constate que même Marilyn Manson a servi de bouc émissaire pour que le véritable problème ne soit pas abordé. J’ai beaucoup apprécié l’angle d’approche. Le résultat est criant de sens et d’authenticité. Toute la planète semble être capable de faire la corrélation entre la violence et la course à l’armement, mais l’Amérique, elle, ne semble pas y parvenir pour des raisons purement constitutionnelles. Des idéaux qui coûtent la vie d’un raz de marée d’innocents. L’attitude de Charlton Heston, à la fin du film, en dit long sur le rôle qu’il a joué dans cette campagne de désinformation (un pantin, sans aucun doute).
J'ai beaucoup apprécié la critique des médias. J'ai adoré la manière dont on vois le journaliste faire des simagrées devant la caméra, et se plaindre de sa coiffure en off. J'ai trouvé ça désolant, vraiment pitoyable.
Le film manque tout de même de nuance, et ressemble à une succession de témoignages à charge, et en enfonçant quelques portes ouvertes, mais cela reste efficace, et dans une mesure plus large, le documentaire se situe, je crois, du bon côté de l’Histoire.