L'enfant terrible du documentaire s'attaque aux armes. Ou plutôt à l'utilisation qu'en font les américains. La nuance n'est pas le fort de Michael Moore, mais elle est très claire ici: il n'a rien contre les armes, il a une dent contre la spirale infernale qui est en train d’étreindre son pays suite à son état de terreur post 11 septembre.
Car le réalisateur le dit lui même: il est membre de la NRA. Il aime les armes, et vient d'un petit coin des États-Unis où les armes sont presque une seconde religion. Le second amendement est cité à tord et à travers, invoqué pour légitimer le fait qu'un gamin de 17 ans puisse obtenir sans trop de difficultés des armes de guerre. Et ça, ça rend fou le réalisateur.
Michael Moore fait un documentaire choc, engagé, larmoyant. Il fait ce qu'il sait faire, et il le fait bien. Il essaye de comprendre, par A + B et en regardant ce qui se fait autre part, pourquoi les habitants des États-Unis s'entretuent-ils autant ? Le plus haut taux de meurtre par balles en proportion de la taille de la population. Et la réponse potentielle résonne en ce moment de façon très actuelle.
Car c'est le drame des américains: c'est que ce film soit encore d'actualité, et pas qu'un peu. Alors certes, le larmoyant peut taper sur les nerfs (les scènes du K-mart et chez Charlton Heston veulent prendre en otage le spectateur par l'émotion) mais elles donnent aussi un relief concret et humain aux chiffres qu'énumère Michael Moore. Il y en a qui aime, d'autre qui déteste. Moi je supporte. Car ce serait dommage de passer à coté d'un tel exposé pour deux scènes tires-larmes.
Un petit résumé de l’Amérique des armes, de la méfiance et de la peur. Un petit condensé d'une société qui fonce vers l'autodestruction.