Ce qui devait initialement être une critique du film s'est transformée en réflexions générales sur la religion chrétienne et l'homosexualité, avec des passages où je fais allègrement étalage de ma vie personnelle. Bonne lecture à ceux que ça va intéresser. Haha ! La bonne blague.
Les circonstances ont fait que j'ai eu un cours sur le christianisme (son histoire détaillée et ses implications dans le monde de la santé, vu que c'est mon domaine) quelques heures après avoir regardé le film. Ce cours et toutes les questions qu'il a soulevées en moi ont donc naturellement nourri et imprégné la rédaction de ce texte.
Et si vous voulez simplement connaître mon avis global sur le film, vous pouvez toujours vous référer à mes derniers paragraphes qui constituent une annotation déjà plus "classique".
C'est non sans appréhension, loin de là, que je publie ce texte, espérant qu'il sera un pas supplémentaire dans le combat contre mes hantises et mes démons intérieurs.
Boy Erased n'est pas le premier film à aborder frontalement le sujet des thérapies de conversion (ou de réorientation sexuelle), The Miseducation of Cameron Post (Come As You Are dans son titre français) de Desiree Akhavan, sorti l'été dernier, s'intéressait également à un groupe de jeunes confrontés à ces "thérapies", qui n'ont de thérapie que le nom d'ailleurs. On peut voir dans cette tendance l'émergence d'une remise en question fondamentale et de critiques acerbes vis-à-vis de ce type d'institutions qui abondent en nombre et en influence aux Etats-Unis. Les chiffres donnés à la fin du film, comme il est coutume de le faire dans ce genre d'oeuvres qui ne se cachent pas de véhiculer un certain message politique, sont alarmants et évidemment très inquiétants. Ces institutions oeuvrent intimement avec la religion chrétienne, disons plutôt son interprétation et l'utilisation qui en est faite par l'Homme, et il s'agit certainement d'une des raisons principales permettant d'expliquer leur grande importance, et donc leur implantation et leur pérennisation, aux Etats-Unis, où la religion chrétienne et ses traditions occupent une place majeure au sein de la population, comparé à un pays comme la France par exemple. Le fait est qu'on a affaire à un système pervers qui achève de briser la vie des personnes concernées, déjà abîmées par une société et un entourage (familial évidemment mais pas que) qui ne les acceptent pas toujours, de toute évidence, et qui les rejettent et les méprisent dans le pire des cas.
Mon intention avec cette digression n'est en aucun cas de critiquer la religion chrétienne que je respecte profondément (si critique il y a, c'est du religieux et des institutions religieuses) mais de comprendre comment on a pu en arriver à de telles dérives, qui perdent complètement de vue les valeurs fondamentales du christianisme tout en s'en servant pourtant de base, aussi paradoxal que cela puisse sembler. L'idée et le point de départ de ces centres de thérapie de conversion sont le pardon. Dieu pardonne les péchés commis par les Hommes, à condition que leur repentance soit sincère évidemment. L'homme ou la femme qui a des pulsions homosexuelles (et qu'on ne dit donc pas homosexuel(le)s, notez la différence) est ainsi cette personne qui s'est écartée du droit chemin en cédant aux tentations du corps incarnées par le Mal, et qui peut le retrouver si elle le veut sincèrement. Le propos est simple : l'homosexualité est perçue comme un choix et non comme une fatalité, à l'instar du métier qu'on exerce par exemple. Sans entrer dans le débat qui consiste à déterminer si l'on naît homosexuel, il est une certitude qui est que l'attirance sexuelle, autrement dit la réaction du corps à celui d'une autre personne, qu'elle soit du même sexe ou non, n'a rien d'un choix. Le vrai choix, lui, réside dans la concrétisation ou non de cette attirance : va-t-on aller dans son sens ou va-t-on au contraire la réprimer au fond de soi par conformité aux normes de la société et de la Bible ? On connaît tous la position de la Bible sur la question :
Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination.
On peut déjà légitimement s'étonner du fait que les textes sacrés ne mentionnent que les relations entre hommes. Je tiens néanmoins à préciser que je ne suis pas croyant (au sens où on l'entend habituellement) et que ma connaissance de la Bible et de la religion chrétienne en général est donc extrêmement limitée. Je n'ai donc pas toutes les informations en ma possession, bien au contraire. Mais je me questionne. Pour une religion dont le maître-mot est l'Amour, avec un "a" majuscule, allons-y, je m'interroge sur cette position qui me semble quelque peu contradictoire avec son message d'amour. Elle fait sens si on la replace dans le contexte de l'époque, en prenant également en compte l'histoire et les fondements du christianisme, mais l'accent est toujours mis sur l'attirance sexuelle et jamais sur l'attirance amoureuse qui peut exister entre deux femmes ou deux hommes. Mais peut-être que ma réflexion est erronée et que je me fourvoie totalement...
Le décor est en tout cas posé. Si les deux films en question suivent un schéma narratif similaire (à la tentative d'adhésion aux méthodes du centre, voire même une certaine inclination pour celles-ci, suit la rupture marquée par une situation qui dégénère et prend des proportions importantes, dramatiques même), ils se distinguent très clairement en matière d'ambiance et dans l'effet produit. Ce n'est évidemment pas aussi simpliste que ça, mais The Miseducation of Cameron Post peut en quelque sorte être considéré comme le penchant "lumineux" de Boy Erased. Dans le premier, Cameron est certes contrainte de vivre dans un de ces centres de thérapie de conversion, mais le film distille ici et là des moments de joie, des moments de vie en fait. Bref, on respire. Dans Boy Erased, la sensation d'enfermement éprouvée par Jared, le personnage principal joué par Lucas Hedges, est partagée par le spectateur, à l'image d'une contamination lente et progressive, lancinante. On étouffe presque par moments. L'enfermement n'est pas seulement lié à la structure fonctionnelle et spatiale du centre, semblable à une prison avec confiscation des effets personnels à l'entrée et grillage à l'extérieur, mais aussi et surtout au fait que Jared perd complètement pied. On étouffe parce que lui-même étouffe, et la scène dans laquelle il veut sortir du centre est hautement cathartique : on respire à nouveau lorsqu'enfin, il en sort.
Revelation - Troye Sivan
C'est à partir de là que je vais commencer à raconter ma vie, il est encore temps de fuir.
Fuyez, pauvres fous !
En fait, je ne peux pas évoquer cette sensation d'enfermement et d'étouffement sans parler de mon propre vécu. Je ne sous-estime pas pour autant la puissance de la réalisation et la pertinence de la bande originale (ainsi que du choix des morceaux), j'y reviendrai plus bas, dans la production de cet effet, mais disons que le fait d'avoir projeté une part de moi et de ma situation personnelle dans celle du film a eu un rôle prépondérant. Pour faire simple, c'est comme si c'était moi que j'avais vu être prisonnier et en apnée tout au long du film. Je suis bisexuel et ma bisexualité est ma prison à moi. Il y aura toujours des personnes pour dire, clamer comme si c'était une fierté, que leur orientation sexuelle (hors hétéro donc) ne change rien à leur vie et qu'on les accepte telles quelles. C'est une chance et j'envie ces personnes pour cette raison, ainsi que pour leur confiance, en elles et en la vie. Ce n'est pas mon cas, mon orientation sexuelle et amoureuse (sentimentale) est source de souffrance et de questionnements incessants qui hantent mon quotidien et me privent sûrement d'un certain nombre de choses, notamment d'expériences. Je fais volontairement la distinction entre orientation sexuelle et orientation sentimentale car, si elles vont ensemble pour la plupart des gens (c'est une évidence, on tombe amoureux de personnes dont on est sexuellement attiré, la question ne se pose même pas en fait et je suis persuadé que très peu de personnes se l'ont posée), ce n'est pas toujours le cas. Par exemple, même si c'est schématique et plus complexe dans la réalité, je suis sexuellement beaucoup plus attiré par les personnes d'un sexe alors que je ne suis toujours tombé amoureux que de personnes de l'autre sexe. Autant vous dire que ça n'aide pas au schmilblick déjà assez compliqué comme ça.
La prison dont je parle est celle de l'esprit, les 4 murs classiques étant remplacés par 4 barrières mentales mais le résultat est le même : elles m'apparaissent en l'état tout autant infranchissables. L'évidence est pourtant là, chez Jared comme chez moi, lui aime les hommes et moi les deux. Le plus dur n'est finalement pas de reconnaître ou d'accepter cette évidence qui s'impose assez naturellement avec le temps comme un état de fait, mais de savoir quoi en faire. Il y a sûrement une part importante d'inconscient en jeu, mais j'ai l'impression de m'interdire toute relation, quelle qu'elle soit. Par peur. Un petit mot aux implications tellement grandes qu'elles nous dépassent et nous submergent complètement.
On est dans un monde qui, quoiqu'on en dise ou veuille en penser, est encore très hostile envers toute forme de différence et d'anormalité, au sens étymologique du terme. Les moeurs évoluent et heureusement, mais l'homophobie est encore très ancrée dans la société. Il y a presque une agression homophobe tous les jours en France. Sans parler du regard et du jugement des autres, à commencer par ceux de sa famille. A mon avis, il est beaucoup plus difficile d'annoncer son homo ou sa bisexualité à sa famille qu'à ses amis, et c'est bien pour ça que je ne l'ai toujours pas dit à mes parents, bien que l'occasion se soit déjà présentée à plusieurs reprises. La peur est insidieuse et a ce pouvoir paralysant contre lequel on est trop souvent impuissant. C'est autant la peur de se livrer intimement que celle du jugement négatif : l'annoncer revient à devoir se confronter à leur incompréhension et aux questions auxquelles on n'a soi-même pas forcément réponse. L'incertitude est un fantôme qui nous hante et avec lequel on doit vivre en permanence. Cette peur est aussi celle de voir le lien familial se distendre, même si on sait au fond de nous que nos parents sont des gens globalement tolérants et relativement ouverts d'esprit ; la peur de constater, un beau jour, que ce n'est plus pareil, différent, plus comme avant. Avant l'annonce fatidique qui changera inévitablement, car inconsciemment, la façon de voir leur fils, moi.
Pour faire le lien avec la religion et donc avec le film, j'ai pensé assez instinctivement aux propos du pape François sur les homosexuels et l'homophobie. De ses différentes interventions, on a surtout retenu la mention du psychiatre, certes très maladroite car c'est un mot connoté négativement et qui fait encore peur aujourd'hui (si vous voulez mon avis, la psychiatrie est une des plus belles spécialités de la médecine où l'humain est véritablement placé au centre de la démarche thérapeutique), et beaucoup en étaient restés là, moi y compris. En creusant davantage son propos, on se rend compte que le pape a étonnement fait preuve d'une grande humilité dans le choix de ses mots, et je cite :
Une personne qui vit cette condition, qui a une bonne volonté, qui cherche Dieu, qui sommes-nous pour la juger ?
"Qui suis-je pour juger ?" nous dit-il en fait. Qui est-il et qui sommes-nous en effet pour juger une personne homosexuelle, croyante, qui travaille sur elle et sur sa foi. Ne serait-elle donc pas chrétienne pour la seule raison de son homosexualité ? Dans ce cas, la personne qui ne croit pas, par exemple, que Dieu a créé le monde et la vie en 7 jours comme il est pourtant dit dans la Bible et qui remet donc en question ses pouvoirs divins ne serait pas chrétienne non plus, car elle ne respecterait alors pas le Credo fondamental. Ce que le pape dit également et que je n'ai pas cité, c'est que lorsqu'un enfant trouve le courage en lui d'annoncer son homosexualité à ses parents, ceux-ci ne doivent pas l'abandonner mais au contraire l'accompagner au mieux (d'où la référence au psychiatre pour aider l'enfant dans sa souffrance, quand elle est présente, et à dissiper ses doutes). On en vient finalement au film car Boy Erased parle justement d'une forme possible d'accompagnement mis à disposition des familles : les fameux centres de thérapie de conversion. Et là où le film se détache également de l'approche adoptée dans The Miseducation of Cameron Post, c'est dans sa dénonciation beaucoup plus appuyée de ces institutions que les personnages eux-mêmes remettent en question, ce qui était déjà moins le cas de Cameron et de sa bande. Ce qui fait selon moi de Boy Erased un film globalement plus marquant et plus impactant, fort, sur le plan de l'émotion.
Sans transition, la question du genre, des différences entre les femmes et les hommes avec l'influence majeure de la société, qui est une question qui me passionne également (mais je vais éviter de trop m'y attarder, ce texte est déjà beaucoup trop long comme ça), et j'ai particulièrement aimé la façon dont le film l'a traitée même si ce n'est pas du tout son sujet principal. Je doute que beaucoup de personnes partagent mon avis, mais le titre prend tout son sens dans la scène où les garçons du centre apprennent à se tenir et à se comporter comme des hommes, des "vrais". Un homme n'est pas censé croiser les jambes lorsqu'il est assis, un homme doit avoir une posture fière, droite et forte, un homme doit être bon en sport, etc. Un homme ne doit en fait donner aucune impression jugée "féminine" (entendez par là "qu'on attribue généralement aux femmes"). La main, dans la façon que chacun a de la mouvoir et de la relâcher, est peut-être un des exemples les plus révélateurs à cet égard. Typiquement, quand on dit d'un homme qu'il est maniéré, c'est très souvent lié à la gestuelle de ses mains, une gestuelle qu'on associe inconsciemment aux femmes (c'est bien connu, nos chromosomes et les gènes qu'ils portent dictent notre façon de bouger les mains...). Le film met en avant cette idée éloquente, qui m'a beaucoup touché, que la masculinité d'un garçon (ce qui fait de lui un homme en tant qu'individu) est effacée lorsque ses caractéristiques intrinsèques, qui lui sont personnelles, sont dénigrées (on cherche à les faire taire, à les faire disparaître) au profit d'un modèle général de la masculinité (décrit plus haut) qui enferme les hommes dans un schéma qui ne leur correspond pas. Plus généralement, le titre du film insiste évidemment sur le fait que ces centres n'aident pas les personnes mais qu'ils les détruisent, les effacent doucement mais sûrement.
Si le film m'a bouleversé, c'est aussi pour sa structure narrative composée de flashbacks récurrents qui fait corps et sens avec le cheminement intérieur de Jared. Si le personnage est emprisonné physiquement, il l'est aussi mentalement par son incapacité à évoluer. Le choix d'une narration non linéaire renforce cette sensation d'enfermement dont j'ai déjà parlée et met ainsi mieux en lumière les souvenirs, bons et mauvais, liés à l'homosexualité du jeune homme qui se situe très clairement à un tournant décisif de sa vie. Jared est perdu, il est partagé entre les traumatismes et les belles expériences qu'il a vécus. Les premiers donnant raison au centre qui associe aux personnes LGBT un certain nombre de dérives malsaines, les dernières leur donnant tort. Et c'est lorsque Jared se remémore la soirée passée avec Xavier qu'il réalise que ce qu'il a ressenti, ce qu'il ressent au quotidien, ne peut pas être répréhensible, que c'est beau et pur. La culpabilité est là, mais les sentiments et les faits aussi. Cette scène m'a particulièrement touché d'ailleurs, peut-être parce que l'"interdit" (à prendre avec des pincettes) qui entoure les relations entre deux personnes du même sexe les rend plus belles, plus à même de me parler, sûrement. C'est par exemple une des nombreuses raisons pour lesquelles j'aime autant des films comme Call Me by Your Name ou Carol, car la relation d'amour qu'ils montrent tous deux m'émeut infiniment dans la tendresse, la beauté et la pureté (on y revient) qui s'en dégagent.
La narration décousue épouse en fait le processus d'introspection du personnage qui se confronte à son passé et à ses émotions, qu'elles fussent négatives ou positives, et je trouve le concept très intelligent. Il a parfaitement fonctionné sur moi en tout cas.
Pour parler un peu plus du film, tout de même, je dirais que c'est un beau drame particulièrement réussi dont l'impact sur la personne qui le regarde dépendra surtout de sa capacité à entrer en résonance avec l'histoire qui est racontée et à être atteint par l'émotion qu'elle distille, une émotion à fleur de peau et touchante au demeurant. Je ne cache pas que Boy Erased m'a bouleversé, j'ai eu les larmes aux yeux à de nombreuses reprises et la fin m'a laissé avec une sorte de vide en moi, une sensation que je n'avais pas ressentie depuis longtemps d'ailleurs. La réalisation de Joel Edgerton est à la fois sobre, élégante et d'une efficacité implacable. C'est elle qui, avec le sublime concours de la musique, fait en sorte qu'on soit en apnée tout au long du film. La véritable libération survenant déjà à la sortie du centre et surtout à la fin lorsque l'amour transcende la distance (notamment émotionnelle) par son pouvoir incroyable qui rend le rapprochement et la réunion possibles, tangibles même. Et il y a la toute dernière scène du film, ô combien magnifique, cette scène où la main de Jared semble flotter et danser dans les airs, le reflet dans la vitre de la voiture donnant à ce ballet aérien un aspect presque hypnotisant. Deux mots : espoir et liberté.
Les acteurs sont sinon très convaincants, en particulier Lucas Hedges et Nicole Kidman qui transmettent l'essentiel de l'émotion par la subtilité et l'expressivité de leur jeu, cette dernière incarnant un personnage qui est au centre du récit par sa qualité de mère et de spectatrice, directe et indirecte, puissante et impuissante, des effets pervers de la thérapie sur son fils. D'une certaine façon, son personnage sert de vecteur à la critique développée par le film même s'il est évidemment loin de se réduire à ce seul aspect. Par contre, je suis plus dubitatif concernant Xavier Dolan et Troye Sivan, ce dernier étant assurément un bon chanteur mais pas nécessairement un très bon acteur à mes yeux. Ils incarnent des personnages finalement "mineurs" là où je m'attendais à ce qu'ils aient plus d'importance, mais ce n'est de toute façon pas préjudiciable. J'imagine toutefois que leur participation a contribué à donner davantage de poids et de visibilité, politique mais pas que, au film.
Bon, je crois qu'il est plus que temps de conclure. Boy Erased, à travers le personnage de Jared, m'a d'une certaine façon reflété ma propre situation et mis face à mes souffrances. C'est un film que je trouve important pour deux raisons : la première pour sa dénonciation nécessaire des centres de thérapie de conversion et la deuxième, presque plus essentielle à mon avis, pour son message d'espoir et de (re)construction qu'il transmet. Boy Erased est un film difficile, je dirais même parfois éprouvant, mais sa résolution, par sa tonalité douce-amère bien qu'optimiste et surtout par l'espoir qu'il laisse entrevoir, fait du bien et donne confiance en un avenir différent, meilleur, là où le présent n'est parfois que doutes, incertitudes et appréhensions. Il m'a donné de l'espoir, semblable à la lueur d'une bougie éclairant l'obscurité dans laquelle je me trouvais et peux retomber si la flamme vacille. Mais pour l'instant, la lumière est là. Alors j'avance.