Sens de la Vie et transcendance de l’Ame

Etant donné que je voyais deux films par jour et que je n’avais pas vraiment le temps de me consacrer à mes critiques lors de mon séjour de trois jours à Angers, je l’admets, je ne me suis pas réellement investit dans mes critiques. C’est aussi parce que, visionnant des films à la suite, c’était assez difficile de pouvoir se concentrer sur chaque œuvre pour pouvoir en faire une critique approfondie comme j’essaye de faire habituellement.
Cependant, c’était le 16 janvier 2018, à 16h30 j’avais attendu pendant une heure dans une queue suffocante avant de pouvoir regarder un film dénommé Boyhood. Avant que le film ne démarre, nous avions eu droit à une présentation du film par le producteur lui-même, rien de bien passionnant, il s’était contenté de dire le fonctionnement du tournage, une chose que tout le monde savait car il s’agissait de la particularité du film.
Boyhood a été tourné en une dizaine d’années et s’est fait au fur et à mesure. On suit le jeune Mason grandir au fil du temps.
Bref, le film démarre, et j’ai été transporté dans une forme de béatitude absolue durant les 2h40 du film. J’ai suivi un gamin, Mason, de sa petite enfance à son passage à l’âge adulte.
La question se posait alors : « avais-je vu un film, frôlant autant la perfection que Boyhood ? ». Avais-je trouvé un film aussi transcendant, aussi émouvant, un film qui m’avait autant fait vibrer que The Dark Knight, Spiderman ou Terminator 2 ? Sans doute, un second visionnage me sera nécessaire et qui sait, au fil du temps, après plusieurs visionnages, Boyhood pourrait facilement rejoindre ma liste très fermée de mes vingt-cinq films préférés voir même de mes dix films préférés.
Boyhood est un chef d’œuvre. Mais pas n’importe quel chef d’œuvre, c’est un chef d’œuvre absolu et intimiste. Un chef d’œuvre qui nous touche au plus profond de notre âme où chaque scène nous renvoie forcément à un moment de notre vie, qu’il soit joyeux ou non. Boyhood est un film qui parle à tout le monde, car il parle de la vie dans son ensemble. De la rapidité à laquelle on peut grandir, de la façon dont nous devenons adultes, de la famille, des ruptures, de l’amour, des amis, de l’école primaire, du collège, du lycée, de la fac, des beaux-parents, de la religion, de la tradition familiale, de la musique, de la culture, de la politique. Boyhood arrive en l’espace de 2h40, à aborder tout ce qui fait la vie dans son ensemble.
On ne peut pas classer Boyhood. Est-ce un drame ? Une comédie ? Un film documentaire ? A un aucun moment Boyhood n’essaye d’être larmoyant, même s’il arrive à certains moments à nous émouvoir. A aucun moment, Boyhood essaye de nous faire rire, mais il m’est arrivé à plusieurs moments de rire à grands éclats. J’ai même eu peur pour Mason lorsqu’il jouait à des jeux dangereux avec ses amis accompagné d’un pack de bière. J’ai eu peur pour ce petit gars comme si j’étais son père effrayé de voir son gosse en danger.
En revoyant la bande-annonce, je me suis aussi rendu compte à quel point c’est un film ancré dans son époque. A un moment, on voit la sœur de Mason chanter du Britney Spears, à un autre moment, on voit des gens regarder le clip de Lady Gaga, Téléphone. On voit les gamins jouer à la Xbox, puis à GameBoy Color, puis à la Wii, etc… C’est à la fois un moyen dans le film de se situer dans le temps (y a toujours plein de références culturelles qui permettent de s’y retrouve), et à chaque fois, je repensais « mais oui, ça a existé ces trucs ».
Mais sinon, que puis-je dire ? Boyhood me laisse sans voix ! Lorsque le film s’est achevé, j’ai pensé ma réaction exagérée, que je m’apprêtais à idolâtrer un film que peut-être peu de monde avait aimé. Et quand j’en ai parlé à mes potes, à mon prof de ciné, quand j’en ai parlé tout le monde, tout le monde m’a dit : « oui, c’était génial ».
Boyhood, c’était génial parce que ses personnages sont tellement bien écrits, on est tellement intégré à l’histoire de la famille qu’on croit en faire parti et inévitablement, on s’y retrouve. Une mère pourra s’identifier à Patricia Arquette qui fait de son mieux pour élever ses gosses seule. Un père pourra s’identifier à Ethan Hawke, qui au départ, démarre comme un père un peu foufou, mais qui au fil des années, murît et décide de prendre sa vie en main. Et je me suis identifié à Mason, je me suis identifié à ce gamin qui grandit, qui découvre des amis, qui déménage, qui fait sa vie !
Et lorsque le film s’achève, on se rend compte à quel point c’était court ! Bon sang, j’en veux encore ! Boyhood nous rappel qu’une vie se savoure dans chacun de ses instants, nous rappel que la vie, ça passe vite, nous rappel qu’on peut avoir des chagrins d’amours, des échecs, mais qu’on peut toujours se relever ! Boyhood nous rappelle qu’on a qu’une seule vie, la nôtre, et qu’il faut se bouger pour pouvoir vivre la vie qu’on désire mener.
J’ai aimé Boyhood comme jamais et je suis littéralement tombé amoureux de ce film ! Il m’a touché au plus profond de mon être. Il ne cherche pas à donner une émotion, il cherche à la partager, à la transmettre. Boyhood brille par sa sincérité, par le bonheur qu’il donne. En l’espace de 2h40, j’ai ressenti toutes les émotions qu’on pouvait ressentir devant un film. La joie, la peur, la tristesse, la gêne, la liberté, l’appréhension face à des choses inconnues, la pitié, la colère. Et j’ai honte de ne pas réussir à retenir le nom de son réalisateur car bordel, lui, vient de marquer ma vie à jamais.
Alors à toi, celui qui a réalisé ce film, toi, dont un jour, je retiendrai le nom !
Merci !
Merci de m’avoir fait vivre, l’expérience cinématographique, la plus incroyable, la plus singulière, que je n’ai jamais vécue !
Merci !

Créée

le 20 janv. 2018

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James-Betaman

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