Voilà que le temps passe, on se met à s'amuser de le voir là, qu'on ne peut pas contrôler..Qu'on se plaît à imaginer et qui nous émeut lorsqu'apparaît sur la toile le résultat des visages agrandis, vieillis, ridés, poilus, embellis. Ca c'est beau. L'acteur principal, Ellar Clotrane, aussi l'est, par son calme, son "rien", oserais-je le dire? Oui, je le dis...Les deux enfants sont beaux. Ils vivent en marchant comme sur une feuille et tout autour, le séisme. Ca trouble. Arquette est incroyable, Hawke, peut être du coup en fait-il trop, tant ce film est finalement, une tranche de vie. Un gros sandwich qu'on prend le temps de manger. C'est un étrange cinéma que voilà, des moments, de beaux moments, dans lesquels on se projette, pas beaucoup de scénario. Mais alors la question: devant ce film, qui me fait penser à un "C.R.A.Z.Y" moins la fiction narrative et l'époque _ et la musique, qu'est ce qu'on vient voir? Comment on devient ému puisque le temps se distend tellement en vrai, qu'alors, le condensé émotionnel disparaît lui aussi. Est ce que l'approche artistique fait automatiquement de l'art? Pas sûre... déso Richard (Linklater), je crois que non, j'ai pas ressenti de fleurs d'automne dans le ventre. Oui la vie passe son temps, ton film aussi. Car même si j'ai passé un bon moment, je ne garderai guère qu'une performance dans l'acte de création.
bémol à moi même: j'aime la vie que ce film a su faire émerger dans la salle: les gens vivaient, nous vivions tous ensembles en nous regardant vivre.