Boys like them

Voilà un bien curieux film, tellement déséquilibré qu'il en devient intrigant et qu'on se demande si on n'a pas loupé un truc, pas compris quelque-chose, mal ressenti un second degré, un troisième, pas vu ce qu'il fallait voir.

Trois amis gays et parisiens [parisiens et gays] se retrouvent dans les montagnes autrichiennes. C'est un peu parce que l'un des trois est Autrichien et que blablabla... Voilà pour le pitch. L'amitié et la quête amoureuse pour toile de fond, la crise existentielle de la trentaine pour fil conducteur, le buddy movie pour genre, Boys like us s'affiche[rait] donc comme la comédie décalée de la rentrée.

Alors voilà : la première demi-heure est tellement mauvaise qu'on pense ne pas tenir le coup. L'écriture, le jeu, la lumière, le cadre, la prise de son, tout est digne d'un téléfilm de seconde zone des années 80. On a rarement vu tel niveau de nullité au cinéma depuis des lustres. On est très gêné.

La demi-heure suivante est regardable. L'un des trois personnages [l'Autrichien] commence à devenir sympathique. Les autres demeurent insupportables, mais une histoire semble vouloir se construire dans la cadre cinégénique des Alpes germanophones.

La dernière partie, enfin, ressemble à du cinéma. Patric Chiha tente des choses, réussit à mettre en place deux-trois jolies scènes et parvient à nous surprendre avec un final absurde et assumé. On se dit alors que ce n'est pas si mal, que tout n'est pas perdu. Mais on demeure tout de même un peu embêté par des comédiens meilleurs en allemand ou en anglais qu'en français, une mise en scène qui ne commence à exister qu'en milieu de film, une musique qui ne s'impose que grâce à Mahler.

Si quelqu'un propose un autre éclairage, qu'il parle ou se taise à jamais.