Phénomène culturel mineur aux USA, le petit groupe d'acteurs rendus célèbres par des films d'ados de qualité dans les années 80 est le cœur de ce documentaire.
L'un de ses membres, hanté par un sentiment d'échec, de potentiel inaccompli, va questionner ses anciens camarades pour se dédouaner de sa responsabilité.
Un film mélancolique et non nostalgique, triste.
De jeunes adultes, on les voit à présent tous pré grabataires, ayant eu des vies différentes, des carrières réussies ou ratées.
Ceux qui ont réussi méprisent gentiment ce fantômes râleur qui vient ternir les souvenirs qu'ils gardent de leurs vingt ans. Ceux qui n'ont pas saisi leur chance balancent entre acquiescement, compassion et léger malaise.
C'est le seul but de ce film documentaire : promener son malaise chez les gens, accuser le monde, partager sa déprime. Et l'acharnement qu'Andrew McCarthy met à se dédouaner de sa responsabilité est le seul intérêt de cette bouillie filmique : comment l'état d'esprit, plus qu'autre chose, peut mettre en forme une vie, la rendre joyeuse ou sinistre.
Ces jeunes n'avaient rien en commun, et leur groupe artificiel n'a pas tenu. Ces nouveaux vieux n'ont rien à se dire, et c'est normal. Le corps du film est la bile douceâtre d'un sexagénaire frustré qui n'a rien à partager, sinon des regrets inutiles.
C'est là, pour moi, l'intérêt de ce documentaire : un avertissement à ne pas sombrer dans cet état d'esprit, à apprécier sa vie, à ne pas trop s'attarder sur son passé.