Ca commence fort, à la Tarantino dont le style est copié sans vergogne, plongée dans les années 70 superbement reconstituées, avec des caricatures de personnages sans épaisseur dont on attend beaucoup, du sang, des larmes, des flingues, de la sueur et du groove.
L'introduction est vraiment bien amenée, cette scène près de la piscine met l'eau à la bouche.
Seulement tout est assez prévisible, rien ne permet de sortir d'une torpeur molle dans la suite de scènes atones, de dialogues sans épaisseur, de montées de violence anticipées.
Pacino en petit vieux juif vindicatif est surprenant, on se demande comment il a pu vieillir d'un coup tant nos souvenirs de lui en font un jeune fou arrogant et colérique. C'est lui sans être lui, un fantôme ridé du passé, des vraies années 70 dans lesquelles il évoluait, imperturbable, sanguinaire, superbe.
Le héros est assez ennuyeux : plat, gentil, uniforme. On a du mal à s'intéresser à lui car il subit les événements, Il est le fil rouge d'une bande de tueurs de nazis benetton : femme, asiatique, noir, jeune, vieux.
Jamais ces personnages ne s'éloignent de ce que le scénario exige dans sa linéarité assommante : nous sommes là pour assister au dégommage systématique de méchants nazis, et nous ne sortons pas de cette exigence.
Des personnages secondaires meurent régulièrement pour relancer l'intrigue, mais sans jamais que l'on en soit touché : c'est bien trop prévisible.
Les épisodes s’enchaînent sans entrain, dans un mélange drame action comédie mécanique, avec les passages sur Auschwitz obligatoires et dépassionnés.
Le coup de la détective lesbienne noire est un passage trop politiquement correct en 2020 pour ne pas s'insurger d'une case supplémentaire cochée dans ce sandwich bien pensant.
Dommage car la réalisation est efficace, les couleurs superbes, la reconstitution appliquée : il manque une âme, une profondeur, un propos, un sens de la mesure ou de la démesure à cette série qui ne parvient pas à être assez fun ou assez dure pour marquer la rétine et l'esprit.