Hunters m'a rappelé que, gosse, je détestais le premier épisode, celui où l'on partageait la vie banale du jeune futur héros insipide avant qu'il ne soit emporté à l'aventure par des événements et un groupe de personnages extérieurs. Je détestais aussi les hésitations du blanc bec lorsqu'il découvrait la réalité du monde dans lequel il s'était engagé avec toute la fougue de sa jeunesse ; ses erreurs, son désistement et son retour chez lui, puis son retour dans l'action à la suite d'un événement provoqué par son implication. Je détestais aussi les "histoires d'origines". Or non seulement ici le premier épisode dure l'équivalent de deux épisodes, mais le processus que je viens de décrire s'étire jusqu'au troisième.
Pour continuer à enchaîner les clichés, le quatrième épisode est un braquage de banque ; dans lequel les improbabilités s'enchaînent beaucoup trop rapidement, chacune correspondant à un rebondissement imprévu puisque absurde (substitution de balles de pistolet, arrivée du jeune pour sauver la mise et démontrer qu'il a sa place dans le groupe ; sa facilité à retrouver une bague destinée à sa grand-mère dans les camps - et comment la reconnaît-il?)
Cette série aurait pu être beaucoup de choses, mais n'en choisit vraiment aucune. La présence sur le territoire américain de savants nazis embauchés par l'armée américaine est un vrai sujet, et situer l'action dans les années soixante-dix avait un sens lorsque d'anciens nazis avaient des postes de pouvoir dans plusieurs pays (où ils pouvaient être les agents du pouvoir américain qui les faisait chanter - Paul Dickopf, Kiesinger ), et où vivaient aussi des réfugiés notamment en Espagne, en Amérique latine, en Syrie (Alois Brunner)... A défaut de savoir traiter ce vaste sujet, les scénaristes auraient pu se contenter d'un comic (Captain America vs Hitler), puisqu'ils sont une référence répétée par les jeunes protagonistes - et la série fait de récurrentes incursions dans la légèreté "pop"(elle ne se prive pas de superposer une séquence de comédie musicale avec une image de prisonnière de camps, pour dire qu'on ne craint pas le WTF) .
Une autre critique fait remarquer l'absurdité consistant à ce que le "pouvoir" de l'un des membres de l'équipe soit son statut de vedette de la télé. C'est ça l'Agence Tous Risques !
Le choix qu'elle fait résolument est celui de l'ennui, à base de déjà-vu et d'épisodes d'une heure.