Bravados
Henry King, c'est l'homme de "David et Bethsabée" et de "la Cible Humaine", deux très grands films tournés d'ailleurs avec Gregory Peck ... qui est l'acteur principal des "Bravados". Gregory Peck...
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le 17 août 2021
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Sorti en 1958, Les Bravados est le dernier western signé Henry King, et l'un de ses tout derniers films, quelques années avant une retraite bien méritée. Le réalisateur attitré de la 20th Century Fox y retrouve son acteur fétiche, Gregory Peck, pour la cinquième de leur six collaborations. Sur un scénario signé Philip Yordan (Johnny Guitar, La Charge des tuniques bleues, L'Homme de la plaine ou encore La Chevauchée des bannis), adapté du roman éponyme de Frank O'Rourke sorti l'année précédente, le film narre la quête vengeresse de Jim Douglass, lancé à la poursuite des violeurs et meurtriers de son épouse. On fait la connaissance de ce grand cow-boy taciturne et tourmenté à son arrivée dans la petite ville de Rio Arriba, la veille de la pendaison des quatre bandits qu'il traque depuis six mois, récemment arrêtés par le shérif local suite à un braquage de banque raté. Mais, aidés par un complice, les deux Blancs (Stephen Boyd et Albert Salmi), le métis (Lee Van Cleef) et l'Indien (Henry Silva) s'évadent, emportant dans leur fuite la jolie Emma, fille de l'épicier du village. Un posse est formé pour les ramener devant la justice, auquel se joint Douglas, vite promu leader.
Après ce premier tiers d'introduction citadin, au cours duquel on en apprend les motivations de Jim Douglas, le western rejoint les grands espaces - du Mexique en l'occurrence. De hauts plateaux en canyons, ces paysages majestueux sont d'ailleurs magnifiquement mis en valeur par la photographie de Leon Shamroy, et leur beauté austère et sauvage contribue à l'atmosphère tendue, presque inquiétante, du film. Déterminé, froid et sans pitié, le héros - qui préfigure un peu les personnages d'anges de la mort silencieux interprétés plus tard par Clint Eastwood - exerce méthodiquement sa vengeance, les prises successives des fugitifs offrant quelques scènes d'une violence brève, presque instantanée, particulièrement saisissantes. Le twist final, complètement inattendu, donne enfin aux Bravados une dimension morale et spirituelle rarement exploitée par le genre.
Pas étonnant que Peck, réputé pour ses idées libérales (il n'y a qu'à (re)voir Du Silence et des ombres pour s'en convaincre), ait accepté de tourner dans cette véritable réflexion autour de la justice rendue par soi-même et ses conséquences sur celui qui se pose comme "juge, jury et bourreau". Malgré quelques bémols, comme un premier rôle féminin (Joan Collins) sous-exploité et une bande-son parfois mal adaptée, Les Bravados constitue une très belle découverte dans le vaste monde du western, très loin des clichés des cow-boys sûrs d'eux, des shérifs infaillibles, des veuves éplorées, des filles faciles, des bandits vicieux et des Indiens bestiaux.
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Créée
le 12 déc. 2016
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