Au début des années 90, Mel Gibson décide de produire une épopée historique sur la guerre d’indépendance de l’Écosse qui opposa cette dernière à l’Angleterre à la fin du XIIIe siècle. Rencontrant de nombreux problèmes de pré-production et des réalisateurs peu intéressés, le récent producteur va lui-même réaliser le film et interpréter le rôle principal, soit celui de William Wallace, héros du peuple écossais qui mena la guerre contre l'occupation des Anglais sous le roi Édouard Ier d'Angleterre.
Doté d'un bon gros budget, d'interprètes haut de gamme et d'un talent inouï (et caché) de la mise en scène, Mel Gibson va signer avec Braveheart l'un des films de sa vie... Ajoutant ce qu'il faut de son humour débridé, de petites exagérations scénaristiques (on est à Hollywood quand même, le tape-à-l'œil c'est primordial) mais aussi de passages émouvants et de batailles bigger than life, la star de L'Arme Fatale réussit à proposer un long-métrage allant au-delà de l'épique.
Il faut dire que cette histoire vraie de libérateur forcené de l'Écosse, héros sans peur et légende vivante, nous happe dès les premières minutes pour ne nous lâcher que trois heures plus tard, les yeux encore ronds et le cœur battant. Car Braveheart reste avant tout une histoire d'amour, celle d'un homme pour sa femme disparue, puis pour ses terres. Un amour infini qui vaut selon lui la peine de mourir. Un amour indescriptible que le réalisateur va tout de même réussir à nous montrer grâce à des plans surréalistes, des passages émouvants et bien entendu des séquences dantesques.
Trois grosses batailles peuplent le long-métrage. Trois immenses affrontements ancrés depuis dans les annales du genre : de l'impressionnante Bataille de Stirling à celle, plus sanglante encore, de Falkirk, Braveheart ressuscite le genre et amène le spectateur au plus près des combats. On y voit là tout le style de Gibson : gore, réaliste, larmoyant mais aussi maîtrisé et dynamique, dirigeant d'une main de fer un casting quatre étoiles. En somme, Braveheart est l'une des meilleures fresques historiques vues sur un écran et un incontournable chef-d'œuvre qui marque le cinéma au fer rouge, sans aucun doute.