Braveheart retrace la vie fictive de William Wallace, idéal inaltérable, prêt à sacrifier son bonheur personnel, son amour et même sa vie pour un bien commun, celui de sa patrie. Ici, le film s'inscrit dans un canevas où l’ascension, le triomphe éphémère, puis la chute tragique du héros, sont la synthèse d'un schéma narratif trop classique.
Porté par des scènes désormais cultes, cette idéalisation, nourrie de nombreuses libertés historiques, n’a d’autre ambition que d'ériger Wallace en symbole.
Les scènes de bataille, chorégraphiées avec une brutalité réaliste, dévoilent le chaos du combat, la violence médiévale, par une clarté de la mise en scène impressionnante. Les costumes, les armures et les paysages, entre plaines sauvages et châteaux imposants, renforcent l’authenticité visuelle et participent à la grandeur du récit.
Cependant, cette quête de l’épique se fait souvent au détriment de l’intime. Les personnages deviennent des archétypes : Wallace personnifie la liberté et l’héroïsme, Murron l’amour pur et sacrifié, tandis que les nobles écossais incarnent la trahison. Cette simplification se fait au prix d’une complexité humaine, et prive les protagonistes d’une richesse émotionnelle plus nuancée.
La relation entre Wallace et Murron illustre cette faiblesse : bien qu’émotionnellement efficace, elle reste un simple déclencheur narratif, réduisant leur amour à une justification. De même, les moments d’intimité s’appuient sur un pathos appuyé, où ralentis, musique mélodramatique et dialogues simplistes cherchent à arracher des larmes.
En somme, Braveheart s’impose comme une œuvre où l'épique et le spectaculaire domine au détriment de l’intime.