Alors il manquait apparemment un vide dans ma (toute) petit culture cinématographique. Ce manque, c'était Brazil (de Terry Gilliam).
Aimant la SF/fiction, les films un peu étranges/originaux/complexes et ayant vu les nombreuses critiques positives sur ce film, je me suis dit que j'allais forcément l'aimer. Eh bien je me suis mis le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.
Je ne sais pas, j'ai l'impression d'être bête, d'avoir manqué quelque chose dans le film et de passer à côté de quelque chose d'important. J'ai beau chercher les avis/analyses à droite et à gauche, je ne trouve pourtant pas de révélation, de point que je n'aurais pas compris.
Donc de mon point de vue (je risque de me faire taper...) donc sur le fond tout d'abord (attention spoiler).
Critique de la société dans tous les sens :
_bureaucratie : check
_autoritarisme : check
_égoïsme/individualisme exacerbé d'un côté : check
_dépersonnalisation de l'individu dans la société de l'autre côté : check
avec aussi les classiques :
_l'Amour : check
_la trahison : check
_la folie : check
Ces thèmes sont importants et je ne critique pas leur présence, mais je trouve qu'il n'y a aucune subtilité. Vous avez remarqué que j'ai fait une subtile liste de "check" comme on fait pour une liste de course. Ben j'ai un peu l'impression que j'ai sur ce film. On a voulu y caser trop de choses, et au final ça n'est pas très bien amené.
Par exemple, ce qui m'a le plus marqué, c'est la critique de la société (qui à mon sens est un des messages principaux du film) qui se voit comme le nez au milieu de la figure dès les 10/15 premières minutes. Et continue d'être martelée pendant deux heures. C'est LONG 2 heures (j'ai été forcé de mettre pause au bout de 25 minutes, je pensais avoir regardé 1h ).
L'autre truc point qui me chiffonne, c'est l'histoire d'amour. Jill qui embrasse Lowry, comment est-ce que ça peut être crédible ? Elle embrasse un mec qui l'embarque dans des emmerdes pas possibles en quelques minutes. Pardon, je voulais pas dire un mec, mais un inconnu, paranoïaque en pleine crise qui lui demande de lui faire confiance et de le suivre, qui lui dit qu'il l'aime et qu'il a rêvé d'elle : ça ferait pas fuir n'importe qui ça ? Elle, non. Au lieu de ça elle l'embrasse et .. TADA la super musique d'amûûûr (bon là je veux bien pardonne on va dire que c'est la 80's touch ) sans oublier Lowry qui lui saute dessus avec un espèce de "cri" de victoire ("ouai trop bien je vais enfin pouvoir tremper mon biscuit") O_o ?? (ok j'avoue j'ai vu le film en VF, j'espère qu'il n'y a pas ça en VO).
SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER
Et pour finir, la fin (oui cette phrase est logique). Donc en fait Lowry a fait tout ça pour rien. Conclusion :
_c'est un Loser (à moins qu'on considère qu'il ait réussi à s'échapper ...)
_on ne peut rien faire contre le système (ouais gros on peut pas échapper à Babylone). Bon ok là on peut aussi avoir un autre message important qui change un peu des d'autres films plus optimistes.
Voilà pour les critiques. Mis à part ça j'ai pas grand chose à dire sur la forme (un peu long mais ça colle à la bureaucratie ambiante). Bonne ambiance, bonne musique qui colle très bien et apporte du contraste aux situations. Les thèmes principaux, même si je ne les trouve pas forcément bien amenés, restent intemporels et relativement importants/sérieux (on regarde pas beverly hills quoi).
Donc je lui met (pour l'instant en tout cas) un 6 car globalement malgré de gros défauts à mon goût, tout n'est pas non plus à jeter