Premier succès commercial important de la Cannon version Golan/Globus, il s'agit d'un pur film d'exploitation, qui en l'occurrence exploite la mode du breakdance, avec une esthétique condamnée à paraître kitsch dès le lendemain de sa sortie en salles.
Le gros point fort de Breakin, c'est que les danseurs sont authentiques ; Boogaloo Shrimp est particulièrement impressionnant dans ses phases solo. Même l'actrice principale se la joue reine du lycra, et ne se contente pas de laisser faire une doublure dès qu'il s'agit d'entrée dans la danse (à la différence de Flashdance) ; bon, elle a une formation beaucoup plus classique que ses petits camarades, mais elle se donne à fond. Il y a aussi Ice T pour pousser la chansonnette pendant les duels. Le revers de la médaille, c'est que ni Boogaloo Shrimp ni Shabba-Doo ne sont des acteurs, et cela a tendance à se sentir.
Le scénario est limité, prévisible, et l'héroïne se prend pour Haruhi Fujioka en se faisant draguer de tous les côtés, mais sans jamais s'en rendre compte, devant des prétendants déconcertés par tant de candeur (à moins qu'elle ne soit complètement bouchée). Mais cela passe bien, c'est sympa.
Là où Breakin perd beaucoup, c'est dans une réalisation de téléfilm qui peine à rendre toutes les scènes de danse aussi énergiques qu'elles le devraient ; cela fonctionne à peu près pour les prestations solo ou les entrainements, mais alors les duels sont très mal travaillés, les cadres mal étudiés,... Cela a manifestement été tourné trop vite, ce qui pour un œuvre mettant en avant une discipline artistique aussi dynamique s'avère dévastateur. Heureusement, l'audition et la scène finale s'avèrent beaucoup plus élaborées et entrainantes.
Cela reste un film à voir pour son ambiance unique et sa joie de vivre, mais il aurait pu être meilleur.
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