Bien avant Christophe Lambert s'entichant d'un curieux porte-clés ("I love you"), Marcello Mastroianni se découvre un singulier intérêt pour les ballons gonflables. Obsession fétichiste et monomaniaque qui le pousse à exiger de connaitre, tout au long du film, quel volume d'air il faut insuffler à un ballon avant qu'il éclate!
Cette métaphore philosophique, déroutante et délirante, comme on l'imagine facilement de la part de Ferreri, semble signifier la quête désespérée de spiritualité dans une société où la société de consommation se substitue aux valeurs traditionnelles. Le désarroi de Mario face à une société mécanisée, son incompréhension, confronté à la libéralisation des moeurs -deux non-réponses au sens de la vie qu'il entreprend de trouver- le conduisent inéluctablement
à la folie, au suicide. Epilogue pessimiste
d'un film porté par la l'impertinence et la bizarrerie, la fantaisie exubérante et une dialectique très particulière, lesquelles ne caractérisent pas tant la profondeur et l'unité de la pensée de Ferreri que la confusion et les digressions de sa mise en scène.