Breeders est un petit film d'horreur et de science fiction de 1986 réalisé par l'américain Tim Kincaid. Il faut savoir que Tim Kincaid a réalisé plus de 70 films pornographiques gays sous les pseudos de Joe Cage ou Marc Larson et qu'il s'était offert une petite parenthèse d'une dizaine de films de genre à petit budget tous réalisés entre 1986 et 1989.
Breeders nous raconte l'histoire d'une étrange série de viols commis sur des femmes vierges et qui inquiète mollement un inspecteur de New-York et une jeune femme médecin. Mai mystère , les victimes qui ont les mêmes symptômes traumatiques décrivent pourtant des agresseurs bien différents …
Breeders est une pure série Z à peine assez drôle pour rentrer direct au panthéon des meilleurs nanars. Le film est construit autour d'un vague scénario plein de trous prétexte à aligner les séquences érotiques et horribles pendant que nos deux enquêteurs mollassons et sans charisme piétinent devant leur ordinateur à tenter de combler le vide avant que le script ne leur indique qu'il est tant d'y mettre fin en résolvant le mystère grâce à un prélèvement de brique rouge (oui c'est un peu confus mais ce n'est pas moi qui ai écrit le scenario). Je ne sais pas si la costumière du film s'était faites refourguer des vieux sous vêtements qui grattent mais c'est assez hallucinant la vitesse à laquelle le casting féminin se dessape à la moindre occasion. Petite séance de gymnastique, allez hop à oilpé ; je rentre à la maison toute seule pour faire cuire un truc dans une immense marmite pour vingt personnes, allez hop à oilpé ; à peine rentrée chez moi après le boulot , allez hop à oilpé … Vous l'aurez compris le scenario ne s'emmerde même pas à essayer de justifier la nudité il l'expose avec une gratuité qui frôle ici l'indécence. Quant à la créature qui viole lamentablement ses innocentes vierges toutes nues, il s'agît d'une mouche à merde libidineuse de l'espace interprété par un type en jean noir avec des gants en latex et un casque rigolo avec des gros yeux globuleux dessus. Une créature qui vit sous terre (d’où les briques rouges), qui visiblement peut prendre l'apparence qu'elle souhaite mais qui doit visiblement retrouver sa forme initiale d’insecte pour copuler et espérer ainsi coloniser la terre … Enfin pour ce que j'ai compris du scénario.
Bien sûr le plan nichons même complètement gratuit ça fait toujours plaisir à l'érotomane bisseux que je suis, c'est un peu comme le Mon chéri à la fin du repas, c'est la petite touche de fraîcheur sucrée. Mais parfois trop c'est trop et ça devient presque aussi écœurant que de s'enfiler toute une boîte de ces chocolats dégueulasse à la cerise confite dans du mauvais alcool. Peut être que à force de tourner des pornos gay, ce brave Tim Kincaid en avait marre de voir des mecs à poils les gesticules à l'air et que pour changer il s'est fait plaisir en dessapant la quasi intégralité de son casting féminin ?? En tout cas lorsque les victimes hypnotisées par l'entité extra-terrestre (ou sous-terrestre je ne sais plus) quittent l’hôpital à poil en marchant à deux à l'heure j'avais l'impression de voir du Jean Rollin, ce qui fait toujours plaisir. Ce qui sauve un peu Breeders du marasme le plus complet ce sont ses effets horrifiques à l'ancienne qui sentent bon le latex et les pompes pour gonfler les corps et les visages dans des grosses gerbes de sang. C'est assez rudimentaire, les raccords peu/latex sont assez visibles, mais il y-a ce petit côté organique qui fonctionnetoujours. Le film nous gratifie même d'une superbe explosion de tête humaine révélant la mouche qui se cache sous l'homme, encore que vu le film la symbolique de l'homme révélant le cochon aurait été plus pertinente. Le film avance donc cahin-caha jusqu'à son dénouement durant lequel nos deux héros léthargiques mettent enfin fin au cauchemar tandis que les plus du tout vierges hypnotisées se baignent lascivement dans un grand bassin de substance blanche, laiteuse et visqueuse qui ne dira pas son nom.
Breders est donc très con et totalement gratuit dans son érotisme forcé (presque forcené) mais en même temps c'est un peu le lot des films d'exploitation que de servir les bas instincts des spectateurs. En attendant faites gaffe aux mouches et aux sous vêtements qui grattent.
Ma Note Nanar : 06/10