You can't find out everything from books, you know
Les projets d'animation 2D européens ont presque toujours une ambiance visuelle extrêmement soignée : Nocturna, Persépolis, l'Illusionniste, les films d'Ocelot, etc. Brendan et le secret de Kells n'échappe pas à la règle et est magnifique, original, richement coloré. Cet univers décoratif est directement inspiré du fameux livre éponyme et de manière générale de l'art de l'enluminure mais sans jamais s'y restreindre, sans jamais étouffer sous cette ascendance pesante et n'hésite pas à proposer de nombreuses idées graphiques, d'un style très contemporain (par exemple, le combat contre le serpent). La musique de Brunos Coulais bien que prenant peu de risques accompagne à la perfection cette ambiance enchanteresse.
Si l'histoire aborde le sujet traditionnel du parcours initiatique semé d'embûches et se destine avant tout à un jeune public, l'écriture n'est jamais niaise n'oubliant pas la part sombre inhérente à tout conte de ce type. La menace viking et l'antre de Crom Cruach offrent des images propres à marquer les jeunes rétines écarquillées. Demeurent toutefois quelques longueurs ou dialogues redondants, malgré la courte durée de la bobine. Ce mélange peu courant d'Histoire, de conte classique, d'iconographie chrétienne et de légendes irlandaises pourra également ravir les adultes.