On imagine les influences du cinéaste : Le Voyeur, Fenêtre sur cour, Body Double…
L’intérêt principal du film réside dans son dénouement, tout le récit ouvre la voie vers cette fin à la fois attendue et crainte, puisque dans toute histoire d’amour, même impossible, l’idée est de savoir s’il y aura « conclusion », rencontre — même comme ici suggérée par le titre — éphémère. Des séquences de voyeurisme aux premières relations, l’attente initiée entre Tomek et Magda, tout est profondément cinématographique dans ce type d’histoires.
Du désir inavouable à l’amour impossible. Une autre manière de transgresser l’image du cinéma : le voyeur quand il est dans le désir peut jouir d’une position de confort et se rend maître de ses émotions, mais quand tout à coup l’objet de ses désirs prend forme sous ses yeux et qu’il devient à son tour objet de désir, la rencontre ne peut être que tragique.
Quand on sent que ce dénouement arrive, en tout cas quand l’éventualité d’une telle rencontre devient possible, le suspense peut faire son œuvre, et c’est là que Kieslowski se fait maître du rythme. Beaucoup de séquences brèves comme pour nous induire en erreur, à force de fausses pistes. La mise en scène lente achève de nous tenir en suspens jusqu’à ce que le désir de Tomek se fonde dans le nôtre. Pas de dialogue, car à ce moment, seuls les désirs et les attentes doivent s’interroger et se répondre.
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