Il aura suffi d'une simple poussière dans l'oeil pour changer la vie de Laura Jesson. Un train passant lui projette dans l'oeil, un homme au café de la gare lui enlève. C'est ainsi que Laura rencontre le docteur Alec Harvey.
Elle est mariée, a deux enfants, et descend en ville tous les jeudis. Lui est marié également, et père, et va en ville tous les jeudis pour travailler à l'hôpital.
Une semaine plus tard, ils se croiseront à nouveau, par hasard, dans la rue. Puis au restaurant, où ils mangeront ensemble, avant d'aller au cinéma.


Petit à petit, Alec Harvey prend de plus en plus de place dans son esprit. Les pensées pour sa famille, omniprésentes en début de film, laissent place à des considérations sur sa relation avec cet homme.
Se sentant coupable, elle avoue tout à son mari, lequel ne prend pas ça au sérieux.
Puis petit à petit, les rencontres se multiplient, se transforment même en rendez-vous, toutes les semaines. A mesure que leurs sentiments augmentent, la culpabilité également. Laura cache de plus en plus de choses.
Il aura suffi d'un homme pour faire basculer tout ce qu'elle croyait acquis. Si le remords la ronge, la passion l'emporte, et elle se laisse aller à l'aimer.


Chaque jeudi, ils se retrouvent ainsi, passent un moment volé ensemble, jusqu'à se quitter dans cette gare de Milford. Chacun prend un train dans une direction opposée.
Ils ont tous deux leur trajectoire propre, et elles ne se touchent qu'en Milford, tous les jeudis. Tels deux cercles tangents, leurs vies n'ont finalement qu'une brève rencontre.


Nostalgique de ces souvenirs, Laura s'effondre finalement d'avoir perdu cet homme, tant leurs adieux furent anéantis, étouffés sous le poids du secret.
Après avoir perdu son idéal d'elle-même en se laissant aller à cette relation, après avoir perdu Alec Harvey, elle retrouve finalement son mari, toujours là pour l'aider, quoiqu'il advienne. Leurs retrouvailles clôturent alors le film sur une touche d'espoir, contrebalancée par la profonde mélancolie du 2e concerto pour piano de Rachmaninov.


Il semblerait finalement qu'il suffise d'une poussière pour faire dérailler un train.

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le 28 avr. 2015

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