Si beaucoup voient le retour du Brice dans les salles obscures, autant comme une mauvaise blague douteuse que comme une douloureuse sortie de route annoncée pour ce bon vieux Jean Dujardin; par chez nous en revanche, on est plus qu'enthousiaste face à cette preuve sans détour que l'acteur oscarisé pour The Artist (statuette dorée qui semble plus l'avoir emmerdé qu'autre chose), n'a pas perdu une once de sa folie comique.
À défaut de découvrir tout de suite une nouvelle aventure de l'agent secret bien de chez nous Hubert Bonisseur de La Bath (un troisième film OSS 117 est toujours espéré), le voilà donc de retour dans le tee-shirt jaune de Brice pour une séquelle intitulée Brice 3 - parce qu'il a cassé le 2 -, suite directe du film original et qui voit également les retours de Clovis Cornillac et Bruno Salomone, en plus de l'arrivée de l'excellent Alban Lenoir.
Suite tardive de la vie loin d'être trépidante de l'égocentrique - mais hilarant - surfer-winner acsendant snowboarder, porté par une réalisation aussi pop que maitrisée et référencée (toujours James Huth à la barre), Brice 3 est un véritable film à sketchs délirants, dans ses qualités comme dans ses nombreux défauts.
Décomplexé à mort tout en étant joliment malin (si, il l'est) dans sa volonté de toucher du bout de la planche de surf, la nostalgie aussi bien du personnage de Brice (que ce soit le premier opus, limité il faut l'avouer, ou les vignettes cultes des Nous Ç Nous), que des comédies des 80's (les ZAZ en tête), le film aligne les séquences WTF ou la connerie est reine et ou le ridicule complet de son interprète vedette (Dujardin, génial et impliqué) est poussé à son paroxysme.
Dommage du coup, que dans cet enchainement de gags faisant majoritairement mouche, l'absence d'un scénario un minimum fournit se fasse cruellement ressentir, et qu'aune assise/intrigue un brin croquée ne viennent jamais légitimer cette entreprise aussi décalée et insensée qu'elle est franchement mégalomane; assument continuellement, et plus encore que le film original, son statut de nanar absolu.
Conçu pour diviser, cette comédie concept bancale mais fun et jouissive, a au moins le mérite de ne jamais trahir ce qu'elle est, et encore moins son auditoire.
Et comme les rires sont là, même dans son éreintante dernière partie, l'honneur est en partie sauf.
Brice n'est pas (encore) has-been, mais la vague du succès et du retour réussi était cette fois, trop dure à surfer pour lui...
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2016/10/critique-brice-3.html