Alors que Brice de Nice premier du nom ne me laissais pas un excellent souvenir, le cinéaste James Huth et l'acteur oscarisé Jean Dujardin décident cette année de réanimer ce phénomène quelque peu daté, en lui consacrant une suite sobrement intitulée Brice 3 (puisque le second volet fut préalablement « cassé »). Etant donné la triste capacité qu'a le cinéma français à clôturer ses trilogies comiques en catastrophe, il y avait de quoi avoir peur. Mais contre toute attente, c'est une franche réussite et j'ai ri. Beaucoup.
Devenu plus ringard qu'il ne l'a jamais été, le casseur-surfeur niçois commence sérieusement à vieillir, son cerveau fait le diamètre d'une balle de golf et son quotient intellectuel équivaut à celui d'une huitre. Rien de bien palpitant a priori, cependant, la fausse trilogie prend une tournure totalement inattendue et choisit de pousser l'absurde à son maximum, en mettant de côté toute forme réalisme, voire de cohérence. En effet, malgré un petit ventre mou au milieu du film, il faut reconnaître une certaine audace de la connerie, un sens quasi virtuose de la démesure et du grand n'importe quoi qui rappelle la dinguerie géniale de La Loi de la jungle, mais en beaucoup plus teubé et surréaliste.
Le tout est dynamité par une mise en scène pleine de kitsch et de fulgurances en tout genre (surgissement d'un dessin animé, poissons qui chantent, publicités sortant de nulle part, cassages de quatrième mur à tout va...). Concernant ensuite le système narratif qui jalonne tout le film, je vous promets un immense fou-rire lorsque vous découvrirez de quoi il s'agit (excellente scène d'ouverture au passage).
Mais Brice 3, c'est également une des plus belles scènes de fin qu'on ait pu vu voir cette année avec, dans un tout autre registre, celle de l'excellent polar flamand Les Ardennes. En bref, voilà une comédie aussi crétine que formidable. Une bizarrerie régressive venant d'un univers parallèle lointain, qui se savoure comme un nanar joyeusement assumé. Hilarant.
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