Alors, que vaut finalement cette « palme du public et de la presse » ? Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : J'ai du mal à m'en remettre tant ma consternation fut grande. On en ressort tout d'abord extrêmement déçu suite à une promo mensongère nous promettant mille fous rires, sans compter la bande annonce qui tentait désespérément d'apporter un peu de joliesse et de dynamisme à un film qui n'en a visiblement pas...
Un sacré gâchis car, sur le papier, cette relation tendue entre un père farceur et sa fille asséchée par sa profession morose semblait tout à fait enthousiasmante, on pouvait s'attendre à une joyeuse ode à la vie, à une extravagance folle, sauf qu'à l'écran, rien de tout cela n'est présent. Maren Ade se vautre lamentablement sur le plan de la comédie et son scénario s'avère être aussi cryogénisé que ce personnage d'executive woman qu'elle méprise tant. Pendant près de trois heures de projection, il faut supporter un humour « épate-petit-bourgeois » complètement rance, des gags, supposés transgressifs, que l'on voit arriver à des kilomètres tant ils sont ratés et tant le rythme du film est lent.
Par ailleurs, de la transgression, il n'y en a aucune. Il n'y a pas de mise en scène non plus, tout est filmé avec une négligence et une indifférence infinie, même pendant ce qui semble être le climax « humoristique » de l'interminable première moitié du long-métrage, lorsque l'héroïne mange le muffin sur lequel vient d'éjaculer son partenaire sexuel (séquence ô combien pathétique soit dit en passant). Quant à l'émotion que nous laissait pourtant espérer la très belle affiche, je ne l'ai simplement jamais ressentie.
La seule chose à sauver de cette escroquerie serait peut-être le jeu des deux acteurs principaux, Sandra Hüller et Peter Simonischek, qui délivrent chacun une interprétation correcte sans pour autant crever l'écran à chaque instant. Mais au final, je crois bien que Toni Erdmann est l'objet le plus terne et le plus congelé qui m'ait été donné de voir cette année.
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