On peut pas dire que ce film tient en haleine du début à la fin, mais quand on choisit de s'y consacrer, on reconnaît des grandes qualités à Brick, qui ont disparu de nombres de films contemporains. La première et principal qualité est que le film ne pète pas plus haut que son cul mais s'assume en film de série B en exploitant à fond et intelligemment tous ce que lui offre son scénario : un "whodunit" néonoir avec des ados autour d'un campus universitaire. L'ambiance désolée du film (le ciel est toujours couvert et plombant, le décor est constitué de terrains vagues en banlieue), les dialogues sophistiqués entre des personnages ambigus où on guette l'indice. Sa seconde qualité est son second degré omniprésent (des ados qui se prennent pour des grands gangsters). Tout est enfin sublimé par les acteurs, et au premier plan Joseph Gordon-Levitt en ado romantique et solitaire plus vrai que nature. Un vrai film de geek qu'on sous-estime au premier abord.