En 2004 sortait Banlieue 13, un film produit et écrit par Luc Besson qui, s'il ne brillait pas d'originalité ni d'un talent d'acteurs au rabais, avait surpris son monde en proposant des scènes d'action époustouflantes en mélangeant parkour et gros flingues. Le film se suffisait à lui-même, égalant ainsi les grosses productions hollywoodiennes. Dix ans après, voilà que sort un remake inutile et inévitable, histoire que les Américains aient eux aussi leur Banlieue 13 comme ils avaient déjà leur Taxi new-yorkais... Et si la simple idée de remake hérisse les poils du dos, on se dit qu'avec des Américains aux commandes ben... ça peut le faire !
Plus d'action, un scénario moins basique avec quelques surprises, un casting flambant neuf et pas une réitération du même film. Sauf que Besson ne cherche pas tout ça : il va garder la même histoire au millimètre près, les mêmes personnages avec quelques noms qui diffèrent, les mêmes scènes d'action et - comble de tout - le même acteur principal à savoir notre David Belle national. Difficile de trouver des spécialistes du parkour, qui plus est aux States. Alors pourquoi se casser la tête ? Et puis ça permettra à l'acteur de se faire un nom aux États-Unis. À ses côtés, le regretté Paul Walker qui prête sa gueule d'ange à son partenaire de fortune, délivrant un jeu moins navrant que celui de Cyril Raffaelli mais limitant ainsi les cascades dantesques du Normand chauve.
Le méchant est quant à lui interprété par le ringard RZA, décidément de plus en plus présent devant la caméra, accompagné d'un casting canadien (co-production oblige) comprenant notamment le rappeur obèse Gouchy Boy et la tigresse noire Ayisha Issa (un nouveau personnage par ailleurs). Pour le reste, le film est réalisé par un monteur de chez EuropaCorp et le reste de l'équipe technique est issu de la même patrie. On change pas une équipe qui gagne. Ainsi, mis à part quelques fins de séquences à peine inédites, Brick Mansions est un shot-by-shot dispensable encore moins réussi que son prédécesseur, la faute à une prise de risques zéro et à un montage surdécoupé fortement déconseillé aux épileptiques. Restent une photographie travaillée, un dynamisme toujours aussi maintenu et quelques tirades amusantes mais dans l'ensemble, ce remake ne vaut pas un clou.