Renee est quasiment défigurée par la chirurgie esthétique mais reste affreusement pénible avec les trois grimaces qu'elle répète ad lib, Colin a perdu tellement de poids qu'il fait un peu peur, Hugh n'a pas été invité à participer mais l'un des derniers plans laisse penser qu'il pourrait être du numéro 4. Emma nous fait bien rire avec l'un des meilleurs personnages secondaires du film et les meilleures lignes de dialogue. Le scénario de "Bridget Jones ('s) Baby" peine à exploiter le potentiel de sa bonne idée de départ - un bébé, deux papas - sans doute parce que manquant d'audace devant les conséquences possibles : le couple à trois, évité de justesse assez lâchement à la fin. La mise en scène de Sharon est d'une neutralité consternante, n'arrivant jamais à faire basculer le film vers le burlesque ou même l'absurde que nombre de situations appellent pourtant, préférant les chemins bien balisés de la romcom consensuelle sans oser saisir la folie inhérente aux microcosmes "branchés" qu'il dépeint (le monde des media soumis aux diktats de l'audience, les groupuscules activistes, les créateurs d'appli de dating... tout un tas de phénomènes pertinents qu'on aimerait voir plus malmenés). Dans la salle, le public quasiment 100% féminin paraissait ravi - et peu préoccupé par les nombreuses saillies anti féministes du film -, mais ne riait pas non plus aux larmes. Et, en dépit de tout, je suis sorti de là en ayant passé une agréable soirée. Un peu comme avec des amis farfelus mais finalement inoffensifs. [Critique écrite en 2016]