Voilà, j’ai vu le quatrième volet de la saga et… Bridget Forever ! J’ai eu l’impression de retrouver ma bonne vieille amie Bridget, lors d’une escapade à Londres qui m’a fait un bien fou. J’avais vu le premier, son journal, qui m’avait fait marrer et émue aussi, qui me correspondait déjà, trentenaire dans mon époque, celle du début de siècle. C’est là que notre amitié était née. Entre temps, j’ai raté le deuxième, son âge de raison, et le troisième opus, Baby. Entre temps, on a évolué chacune de notre côté, elle en Angleterre et moi en France. Cette année, on s’est retrouvées : moi, célib’ et écrivain confidentielle, dans mon appartement-bonbonnière et elle, veuve, deux enfants plus matures qu’elle ne le sera jamais, une petite maison cosy quoique fouillis et… Folle de lui.
J’ai retrouvé non seulement ma bonne vieille amie Bridget Jones avec bonheur, mais aussi ses vieux amis à elle et un peu les miens désormais, Shazza, Tom, Jude, dans leur bar fétiche (et la bouteille de blanc). Mais aussi le fantôme de Mark Darcy, le cœur serré. Et les vannes du mâle toxique invétéré mais irrésistible Daniel Cleaver, qui condense à lui seul tout le panache sarcastique anglais. Il choque avec un chic vieillissant charmant.
L'ensemble du casting est éblouissant.
Cet épisode est une réussite : hyper à l’aise dans son époque, croquée à travers ses travers et paradoxes, ses régressions et ses percées détonantes vers demain. Entre woke et cancel culture. Même si Bridget porte ses mini mini-jupes et ses collants opaques des années 2000, des gilets dont on pourrait croire qu’elle les a chipés à sa gamine, même si elle ne se coiffe jamais ou conduit ses enfants à l'école en pyjama, on est bien dans la cinquantaine (immature), à l’aube du second quart de ce siècle. Le monde d’avant, on ne le comprend plus vraiment et celui d’après, pas encore complètement. Comment s’en sortir ? Grâce à l’amour bien sûr, qui traverse les époques. La meilleure réponse au blues, au chaos et à la morosité. Le reste attendra.
Ses questionnements m’ont questionnée, sa maladresse m’a attendrie, sa naïveté m’a réjouie : Bridget Jones ne se trahit pas et ne se prend au sérieux dans aucune circonstance. Elle lutte, elle résiste mais elle avance, plus vivante que jamais.
À bientôt, Bridget Jones !