Si le thème de l’arrivée d’un personnage qui va perturber le méta-équilibre d’un groupe n’est pas nouveau au cinéma [« The servant » (1963) de Joseph Losey ou « The intruder » (1962) de Roger Corman et même, en plus trash, « Parasite » (2019) de Bong Joon-ho], le réalisateur filme la famille chinoise de la classe moyenne haute (père chercheur en biologie (sur l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 ou ACE2), mère ancienne hôtesse de l’air), obnubilée par la réussite de leur fils unique, Wei, addicte aux jeux vidéo, comme un thriller en décrivant, à la façon d’un chercheur observant au microscope des animalcules, un univers aseptisé, en ayant recours à une narration extrêmement construite, épurée et inventive : plans aux cadrages symétriques ou non, voire circulaires et en plongée, musique extradiégétique angoissante et diégétique, classique [Mozart, Bach (« Clavier bien tempéré », qui parcourt toute la gamme chromatique en 12 tons], participant au doute des intentions de Shuo, 16 ans, orphelin de mère depuis 10 ans, battu par son père alcoolique et accueilli dans sa nouvelle famille.