Voici un film typique de festival où les spectateurs et critiques bienveillants verront un film humaniste, original, inclusif, surréaliste, sur Bailey, métisse androgyne, 12 ans, passant de l’enfance à l’adolescence, vivant dans un squat d’une ville portuaire du Kent (région d’origine de la réalisatrice), avec son père (aux tatouages multiples et qui pense faire fortune en vendant la bave d’un crapaud, supposée hallucinogène) et son frère, futur père à 14 ans, tandis que sa mère élève ses sœurs et vit avec un homme alcoolique et violent. Les autres y verront un film sur des cas sociaux (mais sans le regard politique d’un Ken Loach), mal filmé (recours au symbolisme de la caméra qui brinquebale derrière le personnage qui court, mais évitant d’investir dans une steady-cam pour stabiliser l’image), foutraque et grotesque : le recours à la fable lui permet de faire tout et n’importe quoi, avec la venue d’un marginal (l’Allemand Franz Rogowski), à la recherche de son père (argument scénaristique artificiel) et qui se métamorphosera en oiseau (d’où le titre). Malgré les nombreux plans d’animaux (oiseaux marins, cheval, chien, corbeau transmettant même un message, renard au mariage du père) pour montrer leur importance (Andrea Arnold serait-elle antispéciste ?), on est bien loin du film « futuriste » ou dystopique, « Le règne animal » (2023) de Thomas Cailley. Sans oublier la longueur (119 mn).