Is it too real for ya ?
C’est au son des notes punk et rageuses de Fontaine D.C qu’Andrea Arnold nous invite à entrer dans l’univers déglingué de Bailey, gamine de 12 ans que l’innocence a quitté depuis bien longtemps...
Par
hier
8 j'aime
1
Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien ! (Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)
Andrea Arnold s'ancre dans le réalisme social pour scruter, comme à son habitude, la rudesse et la beauté des classes populaires, avec une caméra qui respire l’immédiateté et la sensibilité en nous dévoilant les marges. Pourtant, avec Bird, Arnold opère un basculement audacieux vers le fantastique, un langage qui explore des vérités inaccessibles au naturalisme.
L'homme qui aide Bailey, énigmatique et ancré dans le fantastique, fonctionne comme un contrepoint symbolique au réalisme oppressant. Son existence dans le registre du fantastique reflète l'idée que l'aide ne viennent pas des institutions réelles (famille, société économie) mais d'une échappatoire quasi-magique, irréelle.
La transformation de Bird en oiseau est une métaphore puissante, à la fois aspiration et tragédie. Elle suggère une transcendance, mais aussi une fuite désespérée : dans un monde verrouillé, l’envol est une victoire ambivalente. Arnold ne donne pas de réponse facile. Elle laisse planer l’idée que, pour échapper à leur condition, ses personnages doivent se détacher, au risque de se perdre. Bird est l'incarnation d'un espoir silencieux, toujours là malgré l'indifférence apparente du monde.
Bug, brillant d'interprétation (comme chacun des comédiens), est une allégorie des blessures générationnelles. Il est à la fois un produit et une victime des dysfonctionnements de son environnement. Sa nature ambivalente, à la fois vulnérable et mystérieusement destructrice, évoque les liens familiaux, où l'amour et la toxicité coexistent.
Visuellement, Arnold signe une œuvre tactile et sensorielle. Chaque cadre (une aile d’oiseau frémissante, un regard écrasé par l’émotion) pulse d’une intensité qui capte l’âme des choses. Les flous, les cadres resserrés, les éclats de lumière percent l’écran comme des lueurs d’espoir, tout en maintenant l’étreinte d’un isolement poignant.
Créée
le 29 déc. 2024
6 j'aime
Écrit par
D'autres avis sur Bird
C’est au son des notes punk et rageuses de Fontaine D.C qu’Andrea Arnold nous invite à entrer dans l’univers déglingué de Bailey, gamine de 12 ans que l’innocence a quitté depuis bien longtemps...
Par
hier
8 j'aime
1
Andrea Arnold s'ancre dans le réalisme social pour scruter, comme à son habitude, la rudesse et la beauté des classes populaires, avec une caméra qui respire l’immédiateté et la sensibilité en nous...
Par
le 29 déc. 2024
6 j'aime
Le Bird d'Andrea Arnold ne deviendra peut-être pas aussi célèbre que le jazzman éponyme du long-métrage de Clint Eastwood mais il a des arguments à faire valoir et, en premier lieu, celui d'être...
le 27 mai 2024
6 j'aime
Du même critique
La fascination, à l'instar de "Chambres rouges" et son actrice principale, trouve son pouvoir dans l'inexpliqué et dans sa faculté d'éveiller une admiration intense. À travers des clés de...
Par
le 28 janv. 2024
16 j'aime
Grumberg choisit la fable et Hazanavicius l'animation pour aborder la dés.humanisation, et ainsi transcender les limites de sa représentation. La simplicité apparente de la forme, qu’il s’agisse de...
Par
le 1 oct. 2024
15 j'aime
1
À travers le dédale des couloirs du Vatican, "Conclave" installe un théâtre où résonnent les échos d'ambitions voilées et de murmures calculés. Pourtant, derrière la façade d'un thriller religieux où...
Par
le 30 nov. 2024
14 j'aime