Un film de sexploitation odieusement misogyne et nonsensique.

Un sadique prend un malin plaisir à narguer les flics du coin en violant et mutilant des jeunes femmes. Après chaque crime, il prend l’habitude d’en informer le commissaire avec un plaisir non feint…


Crédité sous le pseudonyme de François-Xavier Morel, le réalisateur de cet improbable film n’est autre que le belge Henri Xhonneux, à qui l’on doit le bestiaire graveleux Marquis (1989). Dix ans avant d’adapter cette relecture de Roland Topor, il s’est essayé (avec beaucoup de difficulté) à mettre en boîte un polar érotique. Ce qui est amusant avec ce film, ce n’est pas son odieuse misogynie dont font preuve l’ensemble des acteurs, mais ce côté nonsensique où rien ne semble aller dans le bon sens.


Le début du film est accompagné d’une voix OFF nous expliquant qu’un sadique sexuel s’en prend à d’innocentes jeunes femmes et que la “Brigade spéciale n° 27”, plus connu sous le nom de “Brigade Anti-Sex” est missionnée sur cette affaire, composé de 3 inspecteurs de police (Tiffany, Felstein & Orlando) et de leur commissaire (qui roule en Bentley (!) avec chauffeur). On ne sait clairement pas s’il faut regarder ce film au 1er ou au second degré, tant rien ne va. Le jeu de certains est incompréhensible, par exemple, le commissaire Jason, qui reçoit à chaque fois un appel du tueur pour l’informer de son nouveau meurtre reste toujours impassible, alors que le sadique n’est pas avare en détails. Il en est de même avec les dialogues dont une très large partie (à savoir, les ¾) semblent avoir été rajoutés en post-synchronisation (et non en prise directe). Si bien que l’on a constamment l’impression que les dialogues ont été écrit au fur et à mesure du montage, ne tenant jamais compte du jeu des acteurs (et par conséquence, de l’expression de leur visage, ce qui expliquerait le regard vitreux et placide du commissaire dès qu’il a le sadique au téléphone).


Brigade Anti-Sex (1970) ne s’en cache pas, c’est un polar érotique qui ne lésine pas sur les petites tenues et surtout, les filles dévêtues. Le réalisateur les met à poil dès qu’il en a l’occasion et nous livre un serial-violeur particulièrement malaisant. Ce dernier, visiblement féru d’automobiles, prend un malin plaisir à les violer avec différentes parties de sa voiture (il faut voir la scène où il tripote et caresse l'habitacle de sa voiture, c’est répugnant). Les pauvres femmes subiront les assauts de ce détraqué en se faisant violer par procuration

(avec un levier de vitesse, un tuyau d’échappement, le vagin relié à la batterie du véhicule ou le pneu avant gauche).


Un film de sexploitation odieusement misogyne et nonsensique, où l’on se demande sans cesse ce que l’on est en train de regarder. C’est gênant à plus d’un titre, c’est tellement machiste et phallocrate, le tout, agrémenté de dialogues tout aussi abjectes, à mi-chemin entre Michel Audiard et un vieux boulard crasseux des 70’s.


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le 12 juil. 2024

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