Lorsque l'on parle de Max Pécas on pense immédiatement à des comédies érotiques estivales et tropézienne un peu connes avec des titres à rallonge, pourtant le réalisateur signera deux ans avant de prendre sa retraite un polar urbain hard boiled carburant à toutes les outrances. Pur produit de tous ces polars français des années 80 avec leurs flics rebelles en jeans et blousons de cuir, Brigade des Mœurs n'est certainement pas le plus intelligent du lot mais peut être le plus bêtement efficace de tous.
Brigade des Mœurs nous plonge dans un règlement de compte au cœur de la pègre parisienne autour du meurtre d'un travesti. Lorsque la sœur d'un des flics est la victime collatérale de cette affaire autour d'un trafic de drogue et de réseaux de prostitution, ce dernier destitué de l'enquête décide de se faire justice lui même.
Alors bien sûr Brigade des Mœurs est un film écrit au stylo bien gras dont l'intrigue ne va servir que de vague prétexte à aligner à intervalles réguliers violence, sexe et scènes d'action. Le scénario écrit à trois par Roger Le Taillanter , Max et Marc Pécas ne nous propose pas une intrigue pleine de suspens et de rebondissements avec des personnages d'une grande profondeur ou richesse psychologique, les trois compères taillent dans le lard pour ne garder qu'un récit compact avec des bons, des méchants et des victimes autour. Si le script n'en demande globalement pas beaucoup plus il est clair que les personnages auraient put être un peu plus travaillés d'autant plus que les relations entre le héros Roger et son supérieur très paternaliste ou sa femme sont plutôt touchants. Concernant le plus méchant des méchants interprété par Denis Karvil , son personnage en fait des caisses sur le registre du violent psychopathe mais toujours dans ce contexte de pure série B, ça fonctionne parfaitement. Brigade des Mœurs nous offre finalement une assez banale histoire de vengeance que Max Pécas plonge dans le fiel érotique et violent des nuits parisiennes, sombre envers du décor de la ville lumière.
Bien plus orienté vers les outrances du bis italien que du polar à la française, Max Pécas nous entraine dans le bois de Boulogne, les partouses mondaines, les clubs échangistes et les troquets miteux pour coller aux basques d'une faune composée de tueurs, de toxicos, d'indics, de putes et de flics badass. Le film n'y va pas de main morte sur la violence graphique avec quelques scènes gore et sur la nudité car même loin de la chaleur de St Tropez les filles ne restent jamais longtemps habillées. Le film décrit également une violence physique, sexuelle et psychologique assez systématique sur la gent féminine culminant dans une éprouvante scène de torture sous la menace d'un viol à coup de tesson de bouteille. Langage fleuri, nudité gratuite, violence omniprésente; forcément l'ensemble ne fait pas de Brigade des Mœurs un film très fin ni subtil mais est ce vraiment ce qu'on lui demande ?? . Niveau mise en scène Max Pécas s'en sort pas trop mal, l'ambiance nocturne froide et bleutée fonctionne très bien, la direction d'acteurs tient la route, les scènes d'actions donne le change, le climat de violence est omniprésent et hormis deux trois couacs un peu à la limite du nanar , le film reste un pur film d'exploitation comme le cinéma français nous en offre que trop rarement.
Alors Brigade des Mœurs n'est certainement pas un grand film mais son aspect rentre dedans, son coté bas du front, sa vulgaire arrogance à être mal poli me le rende franchement sympathique tout bêtement car c'est proche du cinéma que j'aime.