Bright Star par FloraSagnes
Jamais, jamais un film ne m'a autant touché par sa justesse et son esthétisme.
C'est comme si Jane Campion était entrée dans ma tête, y avait jeté un rapide coup d'oeil et avait réalisé le film de mes rêves.
Tout y est, les images, les couleurs, la musique, la poésie.
Après le film je me souviens être restée dans un état de contemplation excessive, tout y passait, les abeilles, les plantes, le ciel. C'est aussi ça qui fait que le film est grand. Il vous suit en sortant de la salle de cinéma.
J'ai toujours était très sensible aux images, trop pour certains, mais pour ce film il est indéniable qu'il se passe quelque chose. Quelque chose d'essentiellement visuel.
La photographie du film est une oeuvre d'art en elle-même. Elle est faite d'enchaînements de tableaux. Il y a un peu de Delacroix et
de Daubigny dans les couleurs, du Tarbell dans les positions et du Savrasov dans les paysages. En résumé, c'est tout simplement à en perdre le souffle.
Il suffit d'admirer la première scène dans laquelle Fanny coud pour comprendre que le film sera une vraie merveille. Tout est accordé, quand Keats écrit, Fanny coud, quand elle lit, il est à la cime des arbres, quand il est malade elle se penche sur lui, et à travers les vêtements on ressent leur désir. Je n'ai jamais vu un film dans lequel la passion était aussi bien retranscrite dans un baiser ou dans le frôlement des mains.
J'aurais aimé avoir les mots pour vous dire à quel point ce film diffère des autres films historiques et des autres histoires d'amour. Il est brûlant et doux à la fois, il nous emporte et nous berce.
Le jeu des acteurs Abbie Cornish et Ben Whishaw est juste. Comment ne pas croire Fanny quand elle n'arrive plus à respirer?
J'aimerais tellement en dire plus sur ce film. Je l'aime tellement que les mots, malheureusement, m'en manquent.