Ah, ma gentille maman fût bien inspirée de nous emmener, une amie et moi, voir ce dessin animé qui marqua nos mémoires à jamais.
Comme beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce film, pas de long blabla, simplement un petit mot enthousiaste pour appuyer le fait que ce film survit aux admirablement aux années qui s'empilent, qu'il est toujours aussi émouvant, impressionnant, et magnifiquement réalisé.
Ma mère se souvient de la douleur occasionnée par les fesses de ma camarade de CP qui était sur ses genoux, aspirée par le suspense du film et, il faut bien l'admettre, effrayée par certaines scènes et quelques personnages (je ne faisais pas le malin non plus, du haut de mes six ans, mais elle comme moi adorions cette ambiance pleine de mystère, de dangers, d'émotions intenses et variées)
Dommage que son réalisateur Don Bluth n'ait jamais réussi à renouveler cet exploit.
Bridé chez Disney, bien que toujours aussi efficace en terme de réalisation et d'animation, il tire son épingle du jeu (vidéo) avec Dragon's Lair, puis avec Space Ace, jeux vidéos sous forme de dessins animés interactifs qui, s'ils semblent dépassés aux yeux de certains aujourd'hui, restent des événements importants dans le monde du jeu vidéo d'une part, même s'ils n'ont pas fait école (imaginez seulement, pouvoir diriger un personnage de dessin animé au sein d'un long métrage absurde, plein d'humour grinçant, et animé à la perfection, comment ne pas craquer complètement, pour peu que, comme moi, vous soyez un enfant un peu rêveur et passionné de jeux d'arcade, attendant chaque année la fête patronale pour jouer à Wonder Boy in Monster Lair, Ghost'n Goblins, Shinobi...etc).
Jamais ce géant de l'animation ne retrouvera le feu sacré qui l'avait animé, le temps d'un long métrage. (même s'il signe d'honorables oeuvres comme Fievel et le Nouveau Monde, ou l'excellent Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles).
Et pour ce qui est de la violence soulevée plusieurs fois dans les critiques précédentes, c'est vrai, ce n'était pas un spectacle "facile".
Mais il est tout aussi vrai que c'est un de mes plus beaux souvenirs d'enfance.
Nous avons survécu à Gremlins, Ladyhawke, E.T. (et pourtant avant que Lucaca et Débileberg ne décident de remplacer numériquement les armes par des portables, et de gâcher la moitié des scènes avec des effets numériques minables et mal à propos), La Dernière Licorne, Taram et le Chaudron Magique, L'Histoire Sans Fin, Les Yeux de la Forêt, Willow, pour n'en citer que quelques uns, et je suis content d'avoir pu connaitre ces ambiances oniriques, parfois impressionnantes, mais tellement intenses, émouvantes!!
Nous, les enfants de cette époque révolue, étions pris au sérieux en tant que public. L'ère de l'aspartam visuel, de l'édulcoration des contes pour les rendre "acceptables" n'était pas encore systématique, et il restait encore dans le paysage cinématographique des artistes osant la prise de risque.
Mais lorsque l'on tombait sur une de ces perles, c'était bien souvent en compagnie de nos parents qui nous emmenaient au cinéma (et oui, pas de DVD à cette époque, et une VHS encore relativement chère, donc accompagnement parental quasi systématique), nous n'étions pas seuls.
Aujourd'hui, c'est une autre danse, souvent solo.
Il est des films qu'on ne peut apprécier pleinement que "trop jeune", et Brisby et le Secret de NIMH en est un archétypal exemple