Danny Rose est un imprésario assez particulier puisqu'il cultive le goût étrange de n'avoir sous contrat, à l'évidence, que des artistes manchots ou aveugles ou ventriloques bègues! Danny Rose est un personnage typiquement allénien, aussi fébrile qu'inefficace malgré tous ses efforts de persuasion. Encore, son principal poulain, un crooner italien un peu simplet, semble-t-il promis à un bel avenir. C'est-à-dire qu'il quittera probablement son agent...
Au-delà de la comédie et de la dérision dont l'auteur accable son personnage de bavard impénitent et angoissé, on devine une certaine tendresse du réalisateur pour ces artistes de cabaret qui, toujours à l'affût d'une embauche providentielle, courent le cachet.
Reste que la comédie, malgré ses ambitions esthétiques, peut sembler mineure. Sans doute parce que l'intrigue est très modeste -où, pour satisfaire les caprices de sa "vedette", Danny Rose affronte une jeune femme hystérique et quelques mafiosii- et peut-être encore plus parce que les thèmes existentiels chers à Allen ne sont pas développés, ou très superficiellement. Seul le numéro de Woody Allen acteur m'a vraiment amusé.